Le Conseil représentatif des Associations Noires s’est placé en tant que partie civile lors de l’attaque du commissariat de Joué-lès-Tours où Bertrand Nzohabonayo a trouvé la mort le 20 décembre 2014 dans des circonstances obscures.
Un retour sur les faits de l’affaire Bertrand Nzohabonayo, un an après sa mort. Tout s’est passé, le samedi 20 décembre 2014, vers 14 h, Bertrand Nzohabonayo se présente au commissariat de Joué-lès-Tours. Après avoir blessé à l’arme blanche trois policiers, il est abattu par les policiers qu’il avait agressés selon le procureur de tours Jean-Louis Beck.
Le mardi 30 décembre 2014, des rumeurs remettent en cause les circonstances de la mort du jeune homme. Le mercredi 31 décembre, un appel à témoins est lancé par le procureur et l’avocat de la famille. Jusqu’à ce jour, aucun nouveau témoignage n’est venu contredire la thèse de la légitime défense des policiers.
Les preuves du CRAN
Pourtant lors d’une conférence de presse organisée à la Maison du Barreau de Paris, le 6 janvier 2015 dernier, Ghislain Vedeux, représentant du CRAN dans la Région Centre, avait identifié plusieurs incohérences dans la version officielle de l’enquête. A l’occasion de ce triste anniversaire, le CRAN a fait un communiqué sur son site, un décryptage et une déconstruction de la version policière sont accessibles de manière détaillée.
Notamment le fait que Bertrand Nzohabonayo a été considéré comme un terroriste ou bien contrairement à ce que dit la police, plusieurs témoins affirment que le jeune homme ne s’est pas rendu au commissariat de son plein gré, mais qu’il y a été traîné par des policiers.
La réclamation du CRAN
Outre cette remise en cause des éléments de l’enquête, le CRAN rappelle dans son communiqué que le frère de Bertrand Nzohabonayo qui a été incarcéré le lendemain des faits, est toujours retenu prisonnier au Burundi, apparemment, sur instruction des autorités françaises d’après les propos de la sœur aînée, Eunice Nzohabonayo. Enfin à l’occasion de ce triste anniversaire, la mère de Bertrand s’est exprimée.
Elle a indiqué que son fils Bertrand n’était pas un terroriste et qu’il a tenté de se débattre des policiers car il ne comprenait pas son interpellation. De plus, elle souhaite que son autre fils Brice soit libéré car il a été incarcéré sans motif valable. Ainsi pour mettre fin à ces songeries, le CRAN demande la nomination d’un juge d’instruction indépendant, une véritable enquête qui nous révèle ce qui s’est vraiment passé et la libération immédiate de Brice Nzohabonayo.