Le 10 décembre dernier, deux employés de la marque de haute couture Alexander McQueen ont porté plainte pour discrimination raciale.
Christopher Policard et Duane Davis, deux employés noirs de la boutique de Madison Avenue à New York, ont en effet porté plainte contre la marque et Kering America Inc, à qui elle appartient. Les employés estiment avoir été victimes de racismes à de nombreuses reprises. Ils affirment également avoir travaillé dans un environnement peu hygiénique, s’être vus refuser l’accès aux réunions et leurs congés, s’être vus forcés d’effectuer du travail manuel et avoir été accusés de vol sans preuve.
D’après les documents de la Cour, Alexander McQueen rejette systématiquement les candidatures des Afro-Américains pour des postes de vendeur où ils peuvent être vus par les clients ou des postes pour lesquels il peut y avoir une autorité sur des employés blancs. Du coup, ils sont embauchés que pour des postes en « arrière-boutique », à l’abri des regards.
C’est la troisième fois en 3 ans que la marque est poursuivie pour des faits similaires
En juillet 2013, un employé de sécurité du flagstore* de New York, Othman Ibela, 22 ans, a porté plainte contre la marque. Le jeune homme originaire du Gabon a déclaré avoir été victime de blagues racistes de la part de plusieurs vendeurs de la boutique. Une vendeuse en particulier, Kimberly Mahnke, avait pris l’habitude de lui répéter « qu’il courrait nu en Afrique avec une lance dans la main » tandis que le manager de la boutique, Catherine Flynn, se moquait de son accent (lui disant qu’il parlait Swahili) et lui demandait « pourquoi les musulmans tuaient constamment les gens ». Ces mêmes vendeurs ignoraient les clients noirs, faisant semblant de ne pas les voir, tandis que quand il s’agissait de célébrités noires comme par exemple Beyoncé, tout le monde voulait l’aider.
Ces attaques répétées ont conduit Ibela à se faire hospitaliser et plus tard à démissionner.
La même année une employée d’origine Hispanique de 43 ans, Moselle Blanco, avec d’autres collègues vendeuses, a aussi porté plainte contre la marque. La patronne de Blanco lui donnait des surnoms racistes comme « tête de burrito » à plusieurs reprises quand elle travaillait.
Ces affaires avec Alexander McQueen ne sont pas des cas isolés dans le secteur du luxe et de la mode. En effet, rien que ces 5 dernières années, on recense de nombreux cas de racisme avec des marques comme H&M, Abercrombie & Fitch, Guerlain, Zara ou encore APC.
*maison mère