Le 10 mai 2008, à l’occasion de la Journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage, Nicolas Sarkozy -président de la République à l’époque- avait annoncé que l’esclavage et la traite négrière, reconnus comme des crimes contre l’humanité par la loi du 21 mai 2001 seraient introduits dans les programmes scolaires du primaire à la prochaine rentrée. Les deux thèmes étaient déjà abordés au collège et au lycée.
C’est Jacques Chirac, ancien chef d’Etat français qui en janvier 2006 avait choisi de rendre hommage aux victimes de l’esclavage le 10 mai pour mettre fin à une polémique sur le passé colonial de la France. Dans un discours, Jacques Chirac avait également déclaré que « l’esclavage doit trouver sa juste place dans les programmes de l’Education nationale, de l’école primaire, du collège et du lycée ». L’école a donc été définie comme l’institution censée transmettre des valeurs et des connaissances à nos enfants.
Pourtant, on s’aperçoit que les disciplines, sur certaines thématiques -particulièrement l’esclavage et de la traite négrière- qui sont transmis aux écoliers, ne sont aucunement en rapport avec l’histoire ou, dissimulent certaines informations sur la réalité des faits. L’enseignement des élèves se base non pas sur la perception du statut de l’esclave à cette époque mais sur celui du négrier Blanc Français, Européen… Les leçons et les devoirs en histoire-géographie se concentrent sur le commerce triangulaire, la traversée de l’Atlantique, la vie dans les champs de cotons aux Etats-Unis et enfin l’abolition de l’esclavage en 1848 en deux temps.
Jacques Chirac avait confié à l’écrivain Edouard Glissant la présidence d’une mission destinée à travailler à l’élaboration d’un « centre national consacré à la traite, à l’esclavage et à leurs abolitions ». Car « la mémoire de l’esclavage doit s’incarner dans un lieu ouvert à tous les chercheurs et au public ». C’est donc à l’aide de manuels scolaires mis à leur disposition que les enseignants des écoles primaires et des collèges transmettent aux élèves l’histoire de l’esclavage et de la traite négrière. C’est donc très souvent sans « aucune réflexion » que les professeurs exécutent leur mission. Bien évidemment il n’est pas question ici de critiquer le métier des enseignants mais plutôt de mettre en exergue la façon dont l’Education nationale dit vouloir mieux faire connaître la mémoire occultée des esclaves noirs.
Comme nous le montre la photo ci-dessus, l’approche des cours sur l’esclavage et la traite négrière ne semble pas s’appuyer sur le respect des différences et des identités, ni sur les droits de l’Homme. En 2015, on demande encore des collégiens de se mettre à la place d’un négrier, comment veut-on qu’un enfant noir puisse se mettre dans la peau d’un homme blanc qui pendant des années à torturé ses ancêtres ? Ou comment peut-on demander à un collégien d’imaginer le genre de « punition » qu’il ou elle infligerait à un autre être humain ? Devons-nous rappeler que les esclaves noirs n’étaient en aucun cas punis, mais plutôt maltraités, abusés, violés…
Certains diront que ce sont des sujets sensibles, qu’on ne peut les aborder de telle ou telle manière et que l’Education nationale française s’efforce de faire du mieux qu’elle peut mais dans notre belle et douce France on trouve encore aujourd’hui quelques écoles primaires ou collèges qui portent le nom de certains hommes tels que Jules Ferry, partisan actif de l’expansion coloniale francaise….
« Je dis que la France, qui a toujours regorgé de capitaux et en a exporté des quantités considérables à l’étranger a intérêt à considérer ce côté de la question coloniale. La question coloniale, c’est, pour des pays voués par la nature de leur industrie à une grande exportation, comme la nôtre, la question même des débouchés […] la fondation d’une colonie c’est la création d’un débouché », propos prononcés par Jules Ferry le 28 février 1885.