La Jamaïque a décidé d’introduire l’enseignement du panafricanisme dans les écoles en racontant une partie de l’histoire de Marcus Garvey, leader panafricain noir, fondateur de l’UNA (United Negro Improvment association) et promoteur du mouvement « Back to Africa ».
Né près de cinquante ans après l’abolition de l’esclavage en Jamaïque, Marcus Garvey prônait la séparation « raciale » notamment par un message de la fierté noire et l’autodétermination. Il a influencé des millions d’adeptes à travers le monde. Ce sont donc quelques uns aspects édifiants et ambitieux de la vie de Garvey qui vont être enseignés aux élèves jamaïcains à partir de la maternelle. Les éducateurs vont inculquer aux enfants de la maternelle à l’école secondaire des valeurs telles que l’estime de soi, l’identité personnelle, la courtoisie, le respect de soi et la fierté nationale…
« Nous voulons que tous nos enfants croient qu’ils sont importants dans ce que devient de ce pays. Grâce à Marcus Garvey, nous voyons ce que cela signifie … de n’accepter aucune pression que l’on ne peut supporter », a déclaré Amina Blackwood Meeks, du ministère de la culture et de l’éducation qui a déployé des efforts pour élaborer le programme d’éducation civique inspiré de Garvey.
Ce programme d’éducation civique inspiré de la vie de Marcus Garvey a pour but d’encourager les jeunes jamaïcains où 30% des élèves du secondaire du pays ont chuté juste après leur dernière année en 2011. « Nous devons utiliser tous les outils et les stratégies à notre disposition pour dire à nos enfants et à nos gens en général que, comme l’a dit Garvey, la peau noire est pas un insigne de la honte, mais plutôt un symbole de la grandeur nationale », a affirmé Verene A. Shepherd, directeur de l’Institut pour le genre et le développement des études à l’Université de la Jamaïque des Antilles. « Si les Jamaïcains dès leur plus jeune âge sont imprégnés avec ce genre de pensée, nous verrons les bénéfices dans les années à venir » a-t-il rajouté. En effet, certains universitaires de l’île pensent que le manque d’opportunités économiques de la Jamaïque serait lié aux conséquences de l’esclavage particulièrement brutal sur les plantations de sucre du pays.
L’an dernier l’ONU avait déclaré que la Jamaïque a le taux de criminalité le plus élevé dans le monde -60 meurtres pour 100 000 habitants avec un taux de chômage officiel de 14%.
Même si certaines universités se demandent si ce programme inspiré de la vie de Garvey va être suffisant pour faire sortir les jeunes de la crise économique de la Jamaïque, beaucoup estiment que c’est une fierté de pouvoir évoquer les réalisations de l’enfant du pays qui a été la première personne à être nommé héros national et dont la tête a été mis sur des pièces de monnaie.
Source : Panafricain Tv*