Ce week-end la Martinique a été frappée par de fortes pluies qui ont provoqué des inondations dans le centre et le sud de l’île. Dans l’après-midi de vendredi, les services de Météo France avaient placée la ville en vigilance orange avant de redescendre au jaune samedi.
Un mouvement de solidarité
Les secours ont rapidement été mobilisés dans toute l’île afin de venir en aide à la population. 25 personnes ont été secourues dans la journée de vendredi, et à ce jour aucune victime n’est à déplorer. Les Martiniquais qui ont déjà eu à subir des inondations n’ont pas manqué de témoigner sur les réseaux sociaux de la violence, l’intensité et la rapidité des pluies notamment dans la région de Rivière-Pilote qui est la commune du sud la plus touchée. Selon Raymond Théodose, le maire de Rivière-Pilote l’eau est montée à plus de 250 m. Certaines personnes n’avaient jamais vu ça. Des sinistrés du cyclone de Dean de 2007 ont raconté que même pendant ce phénomène l’eau n’était pas montée aussi haut que ces deux derniers jours. D’autres habitants de l’île expliquaient comment l’eau emportait des véhicules. La circulation routière avait été interrompue puis rétablie sur les grands axes en milieu dans la matinée de samedi.
Samedi soir, accompagné par Raymond Théodose, le préfet de la Martinique Fabrice Rigoulet-Roze s’était rendu à Rivière-Pilote « Je voulais témoigner à la population de la solidarité de l’Etat et voir avec le maire si les moyens mis en place par la commune étaient suffisant », a-t-il confié à l’AFP avant de souligner « Tout le monde a pris part au nettoyage du centre bourg ». Malgré l’amélioration des conditions météorologiques, Fabrice Rigoulet-Roze avait également annoncé « le maintien de la COD (cellule de crise) en veille active en raison des cumuls d’eau depuis 48 heures car des difficultés localisées (éboulements sur les voies, glissements de terrain, inondations de maisons) ne peuvent être exclues ». Le même jour en fin de journée, le Premier ministre Manuel Valls et Christiane Taubira, la ministre de la Justice avaient exprimé leur soutien aux Martiniquais via des messages postés sur son compte Twitter.
Outre Rivière-Pilote d’autres communes telles que Lamentin, Rivière-Salée, Sainte-Luce et Sainte-Anne figurent sur la liste des zones les plus touchées par les intempéries où il est tombé à certains endroits plus de 120 à de 200 m de précipitations.
Début de l’évaluation des dégâts
Ce lundi 9 novembre après ces pluies et ces inondations qui ont fortement affectées la Martinique, l’île fait le compte des dommages qui ont été causés. Selon Fabrice Rigoulet-Rozel, le préfet de la Martinique, les services des routes départementales ont estimé à 1,5 million d’euros le montant des dégâts. Dans certaines communes – en particulier le bourg à Rivière-Pilote, des habitants ont perdu tout ce qu’il y’avait dans leurs maisons-, les commerces sont hors d’usage (les appareils, de les marchandises et des meubles ont été inondés).
En attendant un bilan définitif, le président de région et député de la Martinique Serge Letchimy et son homologue Alfred Marie-Jeanne ont tous les deux écrit à Manuel Valls pour demander que l’état de catastrophe naturelle soit décrété. Une requête à laquelle Premier ministre a répondu favorablement en déclarant que « Le classement des communes concernées en état de catastrophe naturelle interviendra dans les plus brefs délais. Le fonds de secours sera mobilisé, le cas échéant, sur proposition du préfet ». Cette procédure de l’état de catastrophe naturelle facilitera ainsi les indemnisations des sinistrés.
Par ailleurs, ce lundi 9 novembre les écoles devaient rouvrir en Martinique où les habitants des communes touchées par les pluies diluviennes se sont rassemblés depuis samedi pour nettoyer les rues…