En exil en France, le général Ferdinand Mbaou, ancien patron de la sécurité présidentielle au Congo Brazzaville a été blessé par balle mardi après-midi près de sa résidence à Bessancourt.
La scène s’est produite alors que l’officier supérieur âgé de 59 ans, ancien patron de la sécurité de Pascal Lissouba,- prédécesseur de Denis Sassou Nguesso – et opposant du régime politique actuel se dirigeait vers la gare de Bessancourt pour prendre son train à destination de Paris. C’est à ce moment qu’un homme armé -qui vraisemblablement connaissait les habitudes de Ferdinand Mbaou- lui a tiré une balle dans le dos avant de s’enfuir et laissé sa victime sur le sol.
Touché à l’omoplate, Ferdinand Mbaou a été pris en charge par les secours avant d’être transférer à l’hôpital. Selon les secours qui lui ont prodigué les premiers soins, le pronostic vital de l’officier supérieur n’a pas été engagé. Une enquête a été confiée à la brigade de Versailles.
« Nous ne savons pas à l’heure actuelle si cette agression a un sens politique ou non » a déclaré Yves Janvier, le procureur de Pontoise qui confirme l’implication d’un tireur. « Il n’y a pas à cet instant de revendication politique à ce geste » a-t-il rajouté.
Cet incident qui pourrait être assimilé à une tentative de meurtre ou à de l’intimidation intervient alors que le Congo Brazzaville est plongé depuis plusieurs jours dans une atmosphère politique très tendue. En effet, dès lors où le président Denis Sassou Nguesso avait annoncé son souhait de mettre en place un projet référendaire pour une nouvelle Constitution, les opposants s’étaient tous liguer contre cet idée qu’ils qualifiaient de « coup d’Etat constitutionnel ». Mais le 25 octobre, après de terribles affrontements entre les forces de l’ordre et les partisans de l’opposition, Denis Sassou Nguesso a tout de même organisé ce référendum et obtenu 90 % de oui alors que l’opposition déclarait quelques jours après le scrutin que le taux de participation était inférieur à 5%…
Malgré la demande de l’opposition et des organisations internationales (Etats-Unis, ONU, Union Africaine…) d’organiser un dialogue, le président Sassou Nguesso a annoncé vendredi 6 novembre au journal de 20h à la télévision nationale qu’il avait promulgué la nouvelle Constitution issu du référendum controversé du 25 octobre, boycotté par l’oppposition. Puis se fût au tour de ses ministres notamment Aimée Emmanuel Yoka (ministre de la justice et des droits humains) et Thierry Moungalla (ministre de la communication et porte-parole du gouvernement) de prendre la parole.
Aimée Emmanuel Yoka a expliqué au peuple que cette promulgation signifie que le gouvernement actuel restait en place et que la constitution de 2002 n’est donc plus d’actualité. D’autre part, plusieurs congolais ont effectué une marche samedi dernier dans les rues de Paris.
Source: Le Parisien *