Le président américain Barack Obama a imposé ce lundi 23 novembre des sanctions contre quatre hauts responsables burundais. Ces sanctions interviennent au même moment que la suspension « provisoire » des activités des organisations issues de la société civile burundaise par le ministère de l’intérieur les accusant d’initiation à la violence au cours de ces derniers mois.
Parmi les dix organisations auxquelles le minstère de l’intérieur a interdit l’exercice de leurs activités pour insurrection contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza, on trouve l’association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH) -dirigée par Pierre Claver Mbonimpa qui a survécu à une tentative d’assassinat en aout dernier-, le Forum pour le renforcement de la société civile (FORSE), le Forum pour la conscience et le développement (FOCODE), Parole et action pour le réveil des consciences et de l’évolution des mentalités (PARCEM). Ou encore la Maison Shalom, l’association de Maggy Barankiste qui avait reçu le prix de la Fondation Jacques Chirac pour la prévention des conflits et pour son action en faveur des orphelins de la guerre civile (1996-2003). Tous les dirigeants de ces associations ont dû partir en exil.
De l’autre côté, l’exécutif américain a précisé que les sanctions sous forme de restriction de circulation et gel des avoirs « ne visent pas le peuple burundais mais des individus au sein du gouvernement qui contribuent aux troubles, affaiblissent les institutions démocratiques et se rendent capables d’atteintes aux droits de l’Homme ». Les personnes visées sont Alain Guillaume Bunyoni, ministre de la Sécurité publique, Godefroid Bizimana, directeur général adjoint de la police nationale -également dans le collimateur de l’union Européenne-, Godefroid Niyombare, ancien chef du service de renseignements et ex-chef d’état-major de l’armée à la tête du putsch raté du mois de mai dernier et en fuite du Burundi, Cyrille Ndayirukiye, ex-ministre de la défense actuellement détenu au Burundi après avoir été arrêté avec d’autres généraux pour son implication dans la tentative du putsch de mai.
La décision de Barack Oboma et de la maison blanche a été motivé par les assassinats ciblés, les arrestations arbitraires, les tortures par des forces de l’ordre affiliées au gouvernement qui frappent Bujumbura depuis plusieurs mois.
Début octobre l’Union européenne avait adopté le même type de sanctions pour quatre hauts responsables burundais dont les actions compromettent la démocratie et font obstacle à la sortie de crise du Burundi. Parmi ces quatre hommes dont trois proches de Pierre Nkukunziza figurent : Mathias/Joseph Niyonzima alias Kazungu (chef de cabinet de l’administration présidentielle), Gervais Ndirakobuca alias Ndakugarika (agent du Service national de renseignement), Léonard Ngendakumana (ancien chargé des missions présidentiels et ancien général et Godefroid Bizimana (directeur adjoint de la police). Ils seraient impliqués dans des actes de violences, de répression et bien d’autres qui constituent de graves atteintes aux droits de l’homme.
A Bujumbura où les tensions ne cessent de s’intensifier depuis le mois d’avril -date de l’annonce du troisième mandat de Pierre Nkurunziza- le gouvernement ne semble pas prêt à vouloir adopter des solutions pour une sortie de crise et continue de se mettre à dos tous les partenaires internationaux…