Ces trois footballeurs ont réagi après la tragédie qui a touché la France le 13 novembre dernier à Paris et à Saint-Denis. Bien que différentes, leurs pensées sont constructives.
George Weah : « Il faut continuer à sortir »
Trois footballeurs, trois idées. Le ballon d’or 1995, l’unique africain pour le moment à obtenir ce titre, qui est actuellement sénateur au Liberia a été profondément touché par ces attentats car durant sa carrière professionnelle il a évolué au Paris Saint-Germain. Dans l’Equipe Magazine du 21 novembre, George Weah a apporté un message d’espoir: « La paix est plus importante que tout. Je ne comprends pas la démarche de ces assassins qui sèment la terreur au nom de Dieu et veulent tout anéantir. Ce sont des monstres ! J’en suis convaincu : Dieu ne veut pas la guerre et encore moins la mort d’innocents. J’étais encore à Paris, il y a deux mois, mon plus jeune fils est au centre de formation du PSG, j’ai vécu à Paris et je connais le Bataclan et le Stade de France. Je ne peux plus imaginer Paris sans ces lieux de fête, de rassemblement, de bonheur partagé. Il faut continuer à vivre, à sortir, il ne faut plus avoir peur. Je prie pour que Dieu protège la France et ses citoyens, Paris et les Parisiens. »
Lilian Thuram : « Notre responsabilité en tant que communauté humaine française. »
Dans une autre approche et toujours dans l’Equipe Magazine, le recordman des sélections en Equipe de France (142), Lilian Thuram a failli jouer au Paris Saint-Germain mais un problème cardiaque détecté lors de sa visite médicale a mis fin à sa carrière professionnelle. Le fondateur de Lilian Thuram-Education contre le racisme s’est interrogé sur l’origine de la haine de ces terroristes envers la France (à noter que la plupart de ces tueurs étaient français). Il évoque les exclus de la communauté nationale: « Je me demande comment des garçons et des filles qui grandissent ici peuvent finir par commettre de telles atrocités contre leur propre pays. Ces terroristes voulaient provoquer une peur d’une ampleur démultipliée. Cela démontre leur haine de la France. Les attaques du 13 novembre doivent nous questionner sur notre responsabilité en tant que communauté humaine française. Peut-être avons-nous laissé se développer un mépris tellement profond envers des gens fragiles psychologiquement parfois privés d’accès de travail où l’éducation ? »
Romelu Lukaku veut que sa famille quitte Molenbeek
Contrairement à ses deux anciens collègues, Romelu Lukaku est toujours en activité. Né à Anvers en Belgique, Romelu Lukaku est inquiet de la situation, notamment à Bruxelles où la ville est en état d’alerte maximal en raison de la menace d’attentats. L’attaquant d’Everton se sent d’autant plus concerné qu’il possède un appartement dans le quartier de Molenbeek, où sont passés plusieurs des auteurs présumés des attaques de Paris et Saint-Denis. « J’habite à Bruxelles, à Molenbeek, là où la police s’active en ce moment, a expliqué Lukaku au Daily Mirror. J’ai un appartement là-bas depuis six ans, c’est un quartier agréable. C’est calme. Mais avec tout ce qui se passe en ce moment, c’est plus difficile. Je n’ai jamais vu le moindre problème. Mais nous allons quand même déménager le plus vite possible. Au sein de l’équipe nationale, 30 ou 40 joueurs viennent de Bruxelles et quelques-uns de Molenbeek. Cela a été un choc. Maintenant, toute ma famille est ici (en Angleterre). Mon frère n’habite plus à Bruxelles », a expliqué l’ancien attaquant d’Anderlecht.