En visite à l’Elysée ce lundi 5 octobre, le Président tchadien Idriss Deby Itno s’est exprimé devant la presse sur la situation actuelle de la Centrafrique. Selon lui, la transition en place doit prendre fin et laisser place à l’organisation des élections avant la fin de l’année.
Bangui, une crise qui s’éternise
« Nous avons avec le président François Hollande la même position en ce qui concerne la RCA : cette transition doit s’arrêter. Il vaut mieux une mauvaise élection qu’une transition chancelante. Que la communauté internationale trouve les moyens financiers nécessaires pour permettre à la transition de faire les élections avant la fin de l’année 2015.» a déclaré le chef d’Etat tchadien.
La réaction d’Idriss Deby -très impliqué dans la résolution de la crise centrafricaine -intervient suite à la flambée des violences survenues fin septembre à Bangui-. Le point de départ de ces troubles est la découverte du corps décapité d’un conducteur de mototaxi, de confession musulmane dans le quartier PK 5 -quartier majoritairement musulman-. Le crime avait été attribué à des gangs chrétiens.
En riposte à cet événement, plusieurs jeunes musulmans avaient pillé et saccagé les locaux des ONG humanitaires. Certains s’en étaient même pris à des civils de religion chrétienne. Les protagonistes avaient également réclamé la dissolution du pouvoir de transition, -notamment la démission de Catherine Samba-Panza qui avait qualifié ces actions comme « une tentative de coup d’Etat »-. Les agitations s’étaient propagées dans plusieurs quartiers de Bangui, la laissant ainsi paralysée pendant quelques jours -barrages placés par des manifestants, instauration d’un couvre- feu de 18h à 6h…- Le premier bilan de ces violences intercommunautaires par les Nations Unies faisait état de 43 morts et plusieurs blessés mais ce lundi, le gouvernement centrafricain a annoncé un dernier bilan de 61 morts et 300 blessés -information fournie par une source hospitalière-.
« Cela ne suffit pas, il faut régler la question des hommes en armes. Parallèlement, il faut que la communauté internationale trouve le moyen pour déclencher le système DDR (démobilisation, désarment, réinsertion) pour permettre aux anti-balakas et ex Séléka qui sont armés et dans la nature de regagner le bercail » a ajouté Idry Deby.
Depuis lundi, les activités à Bangui ont repris leur cours. Les banques, les magasins de grossistes et les boutiques avaient rouvert. Les taxis et mototaxis avaient également recommencé leur service malgré que certains endroits ne soient pas toujours desservis.