« Papa, est ce qu’un jour je vais devenir une princesse ? »
Le prochain film d’animation de Disney met en scène l’histoire vraie d’un père de famille américain qui s’approprie une terre, au nord du Soudan, et s’autoproclame roi pour faire de sa fille une princesse.
A la conquête d’un territoire
En juillet 2014, Jeremiah Heaton décide de traverser l’Atlantique pour trouver un territoire afin de réaliser le rêve de sa fille Emilie, 6 ans : devenir une princesse. C’est ainsi qu’il arrive à Bil Tawil, un terrain entre l’Egypte et le Soudan, dont les deux pays ignorent l’existence, décide d’implanter un drapeau et se déclare roi.
Une forme de colonialisme camouflée ?
C’est sans plus attendre qu’en juin dernier, après la publication du projet des studios de Burbank (Californie), que plusieurs internautes n’ont pas manqué de réagir suite à ce synopsis.
L’histoire raconte la mésaventure d’un homme blanc qui s’octroie le droit de s’approprier un domaine en Afrique, se décerne le titre de roi et établit sa fille comme princesse en guise de cadeau d’anniversaire.
Déjà très critiquée par le fait de ne pas être assez mixte dans le choix de ses personnages, – souvenez vous que le seul personnage noir vu jusqu’ici dans un classique d’animation des studios Disney est Tiana dans la princesse et la grenouille – la compagnie américaine se montre maladroite. En effet, cela peut apparaître comme un mépris du passé du peuple noir et envenimer la polémique.
Comme le souligne Slate, en réalité, le scénario s’appuie sur l’histoire d’un territoire Soudanais colonisé. Effectivement, la colonisation ne se résume à rien d’autre que le fait de se déclarer propriétaire d’une terre et de l’occuper, en dépit de l’avis de ses détenteurs.
Rappelons que le soudan n’est indépendant que depuis 1956 et que les traces coloniales sont encore visibles dans la structure du pays.
Un conte de fée ironique
Le scénariste Stepany Folsom prétend que le film n’a pour objectif que de montrer l’amour d’un père à sa fille. De plus, Jeremiah Heaton raconte que face à la question de sa fille : « papa, est ce qu’un jour je serai une princesse ? Il ne pouvait répondre que oui. Si cela peut paraître comme un «simple» caprice de petite fille «gâtée » par son papa. Disney qui a l’habitude de nous plonger dans le monde merveilleux des contes de fée, prévoit un film dont les actes font beaucoup trop écho aux douloureux souvenirs du peuple noir, qu’en pensez-vous ?