Le 5 mars dernier, Amadou Koumé, 33 ans, décède dans un commissariat du 10ème arrondissement, après avoir été violemment interpellé par la BAC…
Les expertises médicales ont révélé qu’Amadou Koumé, 33 ans, d’origine sénégalaise, est décédé d’un œdème pulmonaire. Une mort brutale survenue après compression et « dans un contexte d’asphyxie et de traumatismes facial et cervical». Depuis, le parquet de Paris et la Police des polices (IGPN) ont ouvert une enquête pour connaître les circonstances exactes de ce drame.
Retour sur les faits
En début de soirée, le 5 mars, le patron d’un bar, situé près de la Gare du Nord, fait appel aux forces de l’ordre. Un individu d’1,90m et 107 kg indispose et terrorise la clientèle. La police arrive rapidement mais ne parvient pas à maîtriser le colosse. La BAC arrive en renfort et neutralise le trouble-fait. Le plaquant au sol et l’immobilisant les mains menottées dans le dos, il est embarqué. A l’arrivée du fourgon, au commissariat de la rue Louis Blanc, Amadou est déjà mort, alors que sa famille s’inquiète, sans nouvelles depuis plusieurs heures.
La violence de l’interpellation comme cause du décès ?
Les circonstances sont plus que troubles car les médecins ont relevé la présence d’hématomes et de contusions sur le visage et le corps du jeune homme, père de trois enfants. D’après le rapport de police et certains témoins, Amadou Koumé aurait été sous l’emprise de substances illicites ou d’alcool. Néanmoins, les différents médecins légistes affirment que même la présence de ces matières (s’il en avait ingérées), ne sont pas la cause de l’œdème pulmonaire mortel. Par ailleurs, d’après les témoins, l’intervention de la BAC fut musclée, les prises utilisées sur le jeune homme ont donc pu entraîner cette asphyxie.
Garder en mémoire la tragédie
Peu après l’annonce du décès, après avoir été renvoyés de services en services, les proches d’Amadou ont pu rapatrier le corps au Sénégal. Depuis, la famille réclame justice. L’enquête est toujours en cours et les associations contre le racisme, les violences policières et la négrophobie se mobilisent pour ne pas que la mémoire de cette énième tragédie sombre dans le silence et l’oublie.