L’ancien ministre des Affaires Etrangères de Blaise Compaoré et ex-candidat à la présidentielle, a été interpellé par la gendarmerie burkinabé à Réo non loin de Koudougou. Il est accusé de comploter avec les putschistes, notamment Gilbert Diendéré.
Arrestation de Bassolé
C’est ce mardi 29 septembre, que Djibril Bassolé a été arrêté à son domicile près du ministère des Affaires Etrangères. Le gouvernement le soupçonne d’œuvrer avec Gilbert Diendéré contre la Transition -demande de soutien à des groupes terroristes pour les aider à lutter contre les autorités de Transition-, et également d’encourager les auteurs du coup d’Etat du 17 septembre à refuser le désarmement. A cet effet, une percussion est prévue dans le domicile de Bassolé.
Rappelons que début septembre, l’ancien ministre des Affaires Etrangères burkinabè avait été empêché de se présenter aux élections présidentielles initialement prévues le 11 octobre, à cause de son rôle dans l’organisation d’un projet de loi pour une nouvelle constitution, permettant ainsi à Blaise Compaoré de rester au pouvoir. Cependant, lors du coup d’Etat, une des revendications des putschistes était l’autorisation des candidatures des pro-Compaoré.
Face aux accusations du gouvernement de transition, Djibril Bassolé s’est exprimé lundi soir : « Après les mesures d’exclusion et d’acharnement politico-judiciaire dont j’ai été victime, il s’agit à présent d’une campagne de diabolisation. En affirmant que j’appelle à me soutenir, une mobilisation de forces étrangères et de groupes djihadistes, le communiqué du gouvernement ne peut que provoquer la panique, la haine et la radicalisation. Avec tout le respect que je dois au gouvernement de mon pays, je tiens à me démarquer de ces propos tendancieux.»
Une situation toujours fragile au Burkina Faso
D’autre part, Djibril Bassolé fait partie des 14 personnes dont les avoirs ont été gelés samedi par la justice, qui a aussi bloqué ceux de quatre partis, dont le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le parti de Compaoré. Le général Gilbert Diendéré, son épouse Fatou Diallo Diendéré, ex-députée du CDP, et Sidi Pare, ministre délégué à la Sécurité, destitué de ses fonctions vendredi – soupçonné de collaborer avec les putschistes- font aussi parti des personnalités visées par le gel des avoirs.
Après une semaine de manifestations, l’armée burkinabé a pris position à Ouagadougou devant la caserne du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui résiste toujours. Et elle demande à la population d’éviter le secteur de Ouaga 2000,-proche de la présidence et où se trouve la caserne-, et à rester dans leur maison.
Pour le moment, l’aéroport de la capital reste fermé jusqu’à nouvel ordre. Selon quelques sources un assaut serait en cours…