Pour le parlementaire, Muhammadu Buhari a violé la Constitution en débloquant des fonds, sans passer par l’Assemblée nationale, à certains Etats du pays qui se trouvent en défaut de paiement des salaires.
Branle-bas de combat entre un député et Muhammadu Buhari. « Le député accuse le président d’avoir violé l’article 164 de la Constitution nigériane qui prévoit qu’une telle décision ne peut être prise que sur l’aval de l’Assemblée nationale », indique Afrik.com. Et de préciser : il « demande au tribunal de déclarer la décision du président non conforme à la Constitution et d’éviter qu’une telle situation se répète ».
Effectivement, le chef de l’Etat a récemment alloué 700 milliards de Naira (2,1 milliards de dollars) à certains Etats du Nigeria se trouvant en défaut de paiement de salaires. La situation était devenue insoutenable puisque certains fonctionnaires n’ont perçu aucun revenu pendant sept mois.
La faute au gouvernement sortant ?
Investi le 29 mai dernier, le président Buhari fait une nouvelle fois face à un retard de paiement. Pour rappel, les fournisseurs de carburant n’avaient pas non plus reçu leurs subventions en temps et en heure. Du coup, le premier producteur africain de pétrole s’est retrouvé en pénurie d’essence. Selon le nouveau pouvoir en place, c’est la faute au gouvernement précédent mené par l’ancien président Goodluck Jonathan.
Ce second incident, cette fois-ci de paiement des salaires, jette l’opprobre sur l’actuel chef de l’Etat du Nigeria. Cela dit, il se rattrape bien en débloquant en urgence des fonds. Tout de même, la plainte du député semble malvenue d’autant plus que les parlementaires nigérians sont grassement payés, 12 000 euros par mois, aux frais du contribuable.