35 à 40 jours, c’est à peu près le temps que dure leur précarité en France. Ils sont une vingtaine, une trentaine… peut-être plus d’une cinquantaine en tout, à s’entasser dans les rues parisiennes, en attendant que les institutions françaises les prennent en charge.
47, rue Pajol, dans le 18 ème arrondissement parisien. C’est le nouveau lieu de leur galère, le neuvième en quelques semaines. Ils viennent principalement du Soudan ou du Tchad et ont fuit l’instabilité chronique de leur états respectifs. D’abord le passage en Egypte, pour prendre le bateau jusqu’en Italie et arriver en France par le train.
Ici, c’est la solidarité qui prime: la solidarité du voisinage, indigné par la situation et qui, gratuitement, distribue de la nourriture et des produits de première nécessité. La chaleur, la faim, la fatigue, sont les douleurs les plus récurrentes. Mais il y’ a aussi l’eau: un petit cours qui s’échappe du trottoir et qui représente leur seul possibilité de faire une toilette.
Certains d’entre eux sont des mineurs, à qui on a refusé la protection.
Quelques associations et collectifs sont mobilisés et organisent régulièrement des actions. L’une d’entre elles nous informe qu’ils ont besoin de tongs parce que leurs pieds, à force de masséerrer dans des souliers, sous cette chaleur, commencent à les faire souffrir sérieusement. Une situation insupportable, en face d’une bibliothèque municipale, près d’un bar, près d’un métro…bref, sous nos yeux. Des ressortissants africains que les autorités tuent par l’indifférence , en réprimant plutôt qu’en secourant.