Hamani Diori était un militant pour l’indépendance du Niger. Le 3 août 1960, il devient le premier président de la République et, paradoxalement, un fervent artisan de la Francophonie. Il meurt le 23 avril 1989 à Rabat, au Maroc.
Né le 6 juin 1916 dans le village de Soudouré, d’un père fonctionnaire dans la Santé publique, sous l’administration coloniale, Hamani Diori aura la chance de faire de longues études à l’étranger. Il est formé comme professeur à Dakar (Sénégal), à l’Ecole normale William Ponty. Il retourne au Niger après sa formation pour enseigner dans plusieurs écoles et dans différentes régions, puis se spécialise comme professeur de langues africaines. Il repart ainsi, pour la France cette fois, afin d’instruire les langues Haoussa et Zarma à l’Institut des études d’Outre-mer.
La vie d’Hamani Diori prend un tournant politique au milieu des années 1940. Dans l’Afrique francophone coloniale, un seul parti français possède une antenne sur le territoire et permet la formation politique des africains : le Parti Communiste français (PCF). C’est sous son influence que se forme, en octobre 1946, le Rassemblement Démocratique Africain (RDA). Il rassemble une partie des partis politiques africains, et en sont issus plusieurs présidents africains, qui dirigèrent après la proclamation de l’indépendance. C’est le seul parti que la France tolère dans ses colonies d’Afrique, il est alors hors de question que d’autres courants politiques se forment.
La même année, Hamani Diori participe à la création du Parti progressiste nigérien, intégré dans le RDA. Bien vu par l’administration française, il est élu député et représentant du Niger à l’Assemblée nationale française en 1951.
Il milite pour l’autodétermination des peuples africains. Ainsi, en 1958, lorsqu’un referendum propose aux « territoires d’Outre-mer » de gérer eux-mêmes leur territoire (sous tutelle française toujours), son vote est favorable. Il devient alors le président de ce gouvernement, puis Premier ministre.
L’indépendance est proclamée le 3 août 1960 et Hamani Diori est investit comme premier président de la République indépendante du Niger, le 11 novembre 1960. Sa gouvernance arrange la France car le régime Diori respecte les anciens modes d’allégeance en vigueur avant l’indépendance. A tel point qu’il est réélu et maintenu au pouvoir jusqu’en 1974. Il réussit à garder le pays relativement calme et assure correctement son rôle de médiateur des pays africains auprès de la France, lorsqu’ile est sollicité. Pourtant, son dévouement (à outrance) envers l’ancien colon le rend de plus en plus impopulaire auprès de la population qui souhaite une vraie autonomie du Niger, notamment auprès de la geinte militaire. Dori privilégie les problématiques internationales, au détriment des soucis intérieurs et échoue dans la résolution d’une famine quasiment endémique, qui a encore des répercussions aujourd’hui.
Le président du Conseil militaire suprême, le lieutenant-colonel Seyni Kountché, fomente un coup d’Etat. Il renverse Hamani Diori et son régime le 15 avril 1974, assassine la première dame et envoie le président en prison. Six années d’incarcération plus tard, Diori est placé en résidence surveillée durant 7 ans, de 1980 à 1987. Après la mort de Kountché, en 1987, Diori est libéré par le nouveau chef de l’Etat. Il quitte le Niger pour le Maroc, où il meurt en 1989.