Violences policières aux Etats-Unis : Les deux tiers des victimes non armées sont noires ou hispaniques

Le Washington Post a recensé le nombre de personnes tuées par la police aux Etats-Unis ces cinq derniers mois. Au total, 385 personnes sont mortes sous les balles des forces de l’ordre américaines. Selon l’enquête publiée ce week-end, les deux tiers des victimes non armées sont noires ou hispaniques.

Edifiant. « Sur les 385 victimes, 365 étaient des hommes (171 Blancs, 100 Noirs, 54 Hispaniques, 6 Asiatiques, 34 dans la catégorie « autres » ou « non identifié »), 20 étaient des femmes (9 Blanches, 5 Noires, 3 Hispaniques, 3 « non identifiées ») », indique l’étude du journal américain.

Si les Blancs représentent environ la moitié des personnes tuées par la police américaine, les deux tiers des victimes non armées sont bel et bien noires ou hispaniques.

Pire, « une fois rapportée à la population totale recensée autour du lieu où la fusillade s’est produite, la proportion de Noirs tués représente trois fois celle des Blancs et des autres minorités », précise le site metronews.fr.

Freddy Gray, Walter Scott, Tamir Rice, Eric Garner, Michael Brown  : ces Noirs tués par la police américaine

Le décès de Freddie Gray, le 19 avril, a mis Baltimore à feu et à sang. Le jeune homme, noir, âgé de 25 ans, est mort en garde à vue une semaine après son arrestation musclée par la police. Sa mort a fait suite à une fracture des vertèbres cervicales. Les six policiers impliqués dans l’affaire ont été inculpés.

Samedi 4 avril, Michael Slager, policier de 33 ans, arrête un automobiliste, un homme noir de 50 ans, Walter Scott, avant que ce dernier tente de s’enfuir. C’est là que le policier lui tire dans le dos huit balles à bout portant. Les faits se sont déroulés à North Charleston, en Caroline du Sud.

C’est la loi des séries. L’année 2014 a aussi été une année particulièrement meurtrière pour les Afro-Américains. Effectivement, les bavures policières ont également défrayé la chronique. Précisément, trois affaires ont provoqué l’émoi de la communauté noire américaine. En l’occurrence, la mort de Tamir Rice (12 ans),  Eric Garner (44 ans) et Michael Brown (18 ans).

Rappelons que l’adolescent de 12 ans, tué sans sommation à Cleveland (Etat de l’Ohio) en août, ne faisait que jouer avec son pistolet factice. Quant à ce père de famille, étranglé de toutes parts, n’a cessé de crier « I can’t breathe » (Je ne peux plus respirer) aux policiers new-yorkais qui n’ont pas daigné le laisser respirer. Enfin, n’oublions pas l’affaire de Ferguson (Etat du Missouri) et ce jeune diplômé abattu.

Pire, ces forces de l’ordre n’ont même pas été inculpées par le grand jury. D’où la révolte populaire. Souvenons-nous de ces deux slogans – « Black people lives matter » (La vie des Noirs compte) et « We can’t breathe » (Nous ne pouvons plus respirer) – repris en chœur.

Aux Etats-Unis, la communauté noire ne comprend pas le silence de Barack Obama. Si les stars comme Carmelo Anthony ou Jay-Z ont soutenu les manifestations populaires, le premier président Afro-Américain du pays a juste tenu un discours pour exhorter la police à faire le ménage dans ses rangs.

Sébastien Badibanga
Sébastien Badibanga
Journaliste-reporter, cool et branché. La politique est mon dada. J'aime aussi : la culture, les Etats-Unis, le PSG, l'électro et la mode. Je suis un épicurien qui croque la vie à pleine dent. "Je ne suis pas là pour plaire ou déplaire, mais pour porter la plume dans la plaie" (Albert Londres).

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