Sénégal : Quand l’ONU vole au secours de Karim Wade

Le groupe de travail des Nations unies a publié un rapport qui estime que « la détention de Karim Wade est arbitraire ». Le fils de l’ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade, a été condamné à six ans de prison ferme le 23 mars pour détournement de biens publics et enrichissement illicite.

Ingérence ? L’ONU juge que le prolongement de la détention provisoire de Karim Wade n’avait pas de base légale, les délais de procédures n’ont pas été respectés -l’ancien ministre a été jugé au bout de 18 mois au lieu de 9 mois- et fustige la différence de traitement entre le candidat à la présidentielle sénégalaise et les autres accusés.

Selon le rapport de neuf pages du groupe de travail des Nations unies, les lois nationales et le droit international ont été violés, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) est une juridiction d’exception mais surtout incompétente pour juger Wade fils, ministre en exercice à l’époque des faits incriminés.

« Ce n’est pas à un groupe d’experts d’ordonner ou de faire une quelconque injonction »

Les conclusions des experts de l’ONU remportent les suffrages des partisans de Karim Wade. Son avocat, Maître Mohamed Seydou Diagne jubile : « Le groupe de travail des Nations unies rend enfin justice à M. Karim Wade. C’est la victoire du droit sur l’arbitraire, c’est la victoire du droit sur la force d’un Etat. » Par conséquent, il exhorte les autorités sénégalaises à « libérer immédiatement » l’ancien ministre et à « l’indemniser à hauteur de son préjudice », rapporte RFI Afrique.

Pour Maître Aly Fall, avocat de l’Etat sénégalais, le procès a été équitable. « Cette affaire a été jugée régulièrement par des juridictions sénégalaises régulièrement composées et qui fonctionnent normalement. Ce n’est pas à un groupe d’experts d’ordonner ou de faire une quelconque injonction au pouvoir judiciaire au Sénégal. Cela me semble ahurissant. »

Accusé de détournement de biens publics et d’enrichissement illicite, Karim Wade a été condamné à six ans de prison ferme, le 23 mars, et à verser une amende de 209 millions d’euros.

Sébastien Badibanga
Sébastien Badibanga
Journaliste-reporter, cool et branché. La politique est mon dada. J'aime aussi : la culture, les Etats-Unis, le PSG, l'électro et la mode. Je suis un épicurien qui croque la vie à pleine dent. "Je ne suis pas là pour plaire ou déplaire, mais pour porter la plume dans la plaie" (Albert Londres).

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