Le noma vient du grec « nomein » qui signifie dévorer. Il s’agit d’une inflammation gangréneuse foudroyante qui se développe dans la bouche. Malheureusement, cette gangrène se développe dans les zones où la malnutrition et le manque d’hygiène sont présents.
Cette maladie est provoquée par d’autres maladies infantiles telles que la rougeole ou les oreillons. Les personnes plus à même de la contracter sont donc les enfants de 0 à 6 ans. Le Noma peut également toucher les femmes, dans des cas très rares, lorsque leur système immunitaire est affaibli lors d’une grossesse. Chaque année, près de 100000 enfants meurent du Noma en Afrique. Le Burkina Faso, par exemple, est l’un des pays les plus touchés par la maladie mais, il est aussi présent en Angola, au Congo (RDC), au Sénégal, et au Togo pour citer d’autres territoires d’Afrique subsaharienne.
LES SYMPTÔMES
Le Noma est une maladie bactérienne qui attaque d’abord la bouche et finit par dévorer le visage des enfants. Il détruit les tissus mous et osseux buccales, provocant une déformation faciale.
La maladie se déclare en 2 phases.
Tout d’abord, elle s’installe en 24 à 48h, avec l’apparition d’un aphte et des saignements dans la gencive, puis d’ulcérations, et détérioration de l’état général avec de fortes fièvres et des douleurs vives pendant l’alimentation.
Durant la phase 2, on observe la destruction rapide des tissus ainsi que la chute de l’escare qui laisse à nu les dents et les os. Durant cette phase, l’alimentation devient impossible. 80% des enfants de 0 à 6 ans atteints de cette maladie en décèdent. Pour les 20% restants, Si, le patient survit, il gardera de graves séquelles fonctionnelles qui souvent l’empêcheront d’ouvrir la bouche et de s’alimenter normalement. La défiguration créera un isolement du patient sur le plan social. Les seuls recours sont la rééducation et la chirurgie réparatrice
COMMENT SOIGNER LA MALADIE
Lorsque le patient atteint la phase 2, il est malheureusement difficile de le soigner. Pour retrouver un visage dont il n’aurait pas honte, il est obligé de passer par la chirurgie, ce que toutes les familles ne peuvent s’offrir. Les jeunes patients qui ont survécu à la maladie doivent réapprendre à manger. Pour ceux dont la maladie s’est attaquée à la bouche, il faut se battre pour manger. Ouvrir la bouche est quasiment impossible car les mâchoires se soudent entre elles.
Le meilleur moyen de vaincre le Noma est donc de faire de la prévention. Le Noma tue encore parce qu’il n’est pas connu. Les enfants atteints de la maladie sont souvent cachés du monde extérieur par peur des moqueries. Ils se réfugient dans le silence et la honte, pouvant à peine ouvrir la bouche. Lorsque la maladie est détectée tôt (avant l’apparition des dommages corporels) un simple traitement antibiotique suffit à l’éradiquer.
Ce mal intervient là où il y a un grand manque d’hygiène et une malnutrition. Informer sur ces deux points permet aussi de l’éviter.
En phase aiguë de la maladie, le traitement devient plus lourd. Des antibiotiques ainsi que des anti-douleurs sont nécessaires. Il faut également réhydrater et veiller à la nutrition de l’enfant, tout cela accompagné de traitements pour lutter contre les autres maladies qui peuvent apparaître (le paludisme par exemple).
Vaincre le Noma peut se faire si une prise de conscience survient rapidement. Aux autres populations de faire le choix de fermer les yeux ou de décider d’agir face à cela.
Source: Vaincre le Noma