Samora Moisés Machel, premier président du Mozambique.

Machel accède à la tête de la République populaire du Mozambique, avec le Front de libération du Mozambique (FRELIMO) le 25 juin 1975, jour où l’indépendance est proclamée. Les difficultés économiques, la terreur, la répression et la mort.

Enfance et formation

Samora Machel naît dans l’actuelle ville de Chilembe, anciennement Madragoa, le 29 septembre 1933. En pleine colonisation portugaise, bien que protestant de confession, il étudie dans une école de la mission catholique. Fils de paysans, c’est son frère aîné, expatrié en Afrique du Sud qui paie ses études, grâce à son travail à la mine. Il meurt de façon tragique, sur son lieu de travail et la scolarité de Samora Machel est interrompue faute d’argent.

Pourtant, son destin n’est pas condamné. A force de persévérance, il réussit tant bien que mal à suivre une formation d’infirmier et entre rapidement, comme personnel privé, au service d’une femme docteur portugaise. C’est grâce à ce statut, élevé pour un indigène de l’époque, qu’il noue des contacts qui lui permettront d’accéder plus tard aux plus hautes fonctions.

 

Vie politique

Sa vie bascule en 1961, lorsqu’il fait la connaissance d’un militant indépendantiste en mission pour l’ONU, et chef du FRELIMO, Edouardo Mondlane. Il le rejoint deux ans plus tard, en 1963, et entre dans la lutte contre le colonialisme. Après une formation dans l’armée en Algérie, aux côtés du FRELIMO, il déclenche avec plus de 200 autres combattants, la lutte contre le Portugal en 1964.

Samora Machel succède à Eduardo Mondlane à la tête du FRELIMO en 1969, après que ce dernier eut été assassiné. Avant ça, il est  Secrétaire de la défense du parti et chef des forces armées en 1968. La direction du mouvement de libération est tripartite, au départ, avec un courant africaniste symbolisé par le révérend Uria Simango et le poète et militant Marcelino Dos Santos. Rapidement, Machel prend le dessus et devient le dirigeant unique du parti, en 1970.

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Le 25 juin 1975, le Mozambique devient la République populaire du Mozambique. Samora Moisés Machel en est le chef d’Etat. La politique va se radicaliser au Mozambique car Machel souhaite que le FRELIMO gouverne seul. Il commence alors la chasse à l’opposant, emprisonnant ses frères de lutte qui ne partagent pas cette vision autocratique du Front de libération. Commencent alors les départs pour l’exil et els exécutions sommaires pour ceux que Machel soupçonne d’être des traîtres. Ceux qui furent envoyés dans des camps de travail en furent sortis par le président lui-même, quelques années plus tard, pour être brulés vifs. La répression s’accentue avec la mise en place du Service national de sécurité populaire (SNASP) et la Police d’investigation criminelle (PIC). Il applique le communisme soviétique comme modèle économique. Les groupes de dynamisation (grupos dinamizadores) surveillent les citoyens en permanence, même sur leur lieu de travail.

Le gouvernement de Machel soutient les mouvements de libération de ses voisins : la ZANU pour la Rhodésie (actuel Zimbabwe) et l’ANC pour l’Afrique du sud. Le Mozambique abrite les combattants de ces deux groupuscules et, grâce aux aides de l’Union Soviétique, finance quelques unes de leurs luttes. Néanmoins, les relations tendent à se gâter pour des raisons économiques (il n’y a pas assez d’argent), et politiques (l’Afrique du sud subit toujours l’apartheid par exemple, la Rhodésie devient Zimbabwe et retire son soutien).

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L’indépendance, un changement amorcé par le Portugal

L’indépendance du Mozambique s’opère d’abord du côté portugais. Après la révolution des œillets, qui renversent le dictateur portugais Marcelo Caetano, la nouvelle classe dirigeante veut insuffler un vent nouveau et rendre à l’Afrique un semblant d’autonomie. Un traitement qui va s’appliquer à toutes les colonies portugaises : l’Angola, la Guinée-Bissao, le Cap Vert, Sao Tomé-et-Principe. Ainsi pour le Mozambique, le FRELIMO va servir d’intermédiaire au Portugal pour négocier l’indépendance, et légitimer les agissements sanguinaires de Machel. Le 7 septembre 1974, un Cessez-le-feu est signé à Lusaka (Zambie) et pose les prémices de l’indépendance.

 

Des perturbations venues de l’extérieur

La RENAMO (résistance nationale mozambicaine) est le regroupement d’anciens colons blancs du Zimbabwe (ex-Rhodésie) et d’américains. Les premiers ne souhaitent pas voir les noirs indigènes accéder au pouvoir, comme c’est alors le cas au Mozambique, les seconds luttent contre la prolifération du socialisme soviétique en Afrique. Ils s’allient et sont financés par les Etats-Unis et le gouvernement blanc d’Afrique du sud pour déstabiliser le Mozambique. Plusieurs états africains sont accusés de soutenir la RENAMO et jamais l’Afrique du Sud et le Mozambique ne réussissent à respecter les accords de paix qu’ils signent. Machel peine à faire face aux attaques de cette guérilla. Beaucoup accuseront la RENAMO d’être responsable de la mort de Samora Machel.

Dans les années 1980, le Mozambique est déchiré par une guerre civile qui coupe le pays en deux. De plus, en 1983, une sécheresse inouïe s’empare du pays et fait. L’économie se détériore et Machel change de politique. Il lâche le bloc soviétique pour se rapprocher du capitalisme en souscrivant l’aide du Fonds monétaire international (FMI).

Samora Moisés Machel meurt le 19 octobre 1986, dans accident d’avion, alors qu’il rentre d’une réunion de rencontre avec ses homologues angolais, zambien et zaïrois en Zambie.

Le président samora Machel et son épouse Graça Machel
Le président samora Machel et son épouse Graça Machel

Vie personnelle

Samora Machel aura trois femmes, dont Graça (Simbine) Machel, ancienne ministre de l’éducation, qui devient en 1998 la seconde épouse de Nelson Mandela.

 

SK
SK
SK est la rédactrice/ journaliste du secteur Politique, Société et Culture. Jeune femme vive, impétueuse et toujours bienveillante, elle vous apporte une vision sans filtre de l'actualité.

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