Mambi Lafricain Magassouba n’est pas écrivain de formation. Né à Conakry en Guinée, il arrive en France en 2008 afin de poursuivre ses études.
Issu d’un double cursus université/école de commerce, il est diplômé en Droit et en Gestion des ressources humaines et prépare actuellement le concours d’admission au barreau. Une carrière à priori éloignée des maisons d’édition, dont MLM prend pourtant le chemin pour nous offrir cet ouvrage. Passionné de Littérature, il s’inspire d’une large palette de références, d’Aimé Césaire à William Sassine en passant par Dostoeivski. En 2014, il a été finaliste du concours de poésie Short Edition.
Pour ce premier roman, Mambi Lafricain Magassouba a choisi de prendre pour décor l’Afrique, la Guinée plus précisément. Une aventure moderne dans un quartier imaginaire en ébullition, pas de smartphones ni de réseaux sociaux, mais une jeunesse comme celle que l’on peut trouver sur un continent africain en plein essor.
L’intrigue s’articule autour d’un sacrifice humain, pratique ancestrale que le développement socio-économique et l’instruction n’ont toujours pas réussi à complètement éradiquer. C’est cette pratique qui permet de brosser l’état des religions à Akafokake, où la majorité de la population est musulmane. Des religions embrassées de force par les conquêtes d’antan mais qui toutefois, ne l’emportent pas sur certaines spiritualités.
La figure de l’imam sert de catalyseur à toutes ces interrogations, lui qui est le passeur et le repère de l’islam à Akafokake. Ce personnage donne également l’occasion d’aborder la position difficile du musulman face aux questions existentielles, au monde qui l’entoure et à ses frères de religion : Qu’est-ce qu’un bon musulman ? Le musulman est-il supérieur aux autres croyants ?
Par ailleurs, le thème de l’amitié constitue un sujet important. Une amitié entre deux jeunes hommes qu’à priori tout oppose : Afakoudou et Bouboudi, entre lesquels naît une fraternité presque immédiate, dès l’arrivée étrange du premier dans le quartier d’Akafokake. L’un est issu d’une bonne famille, fils unique et enfant choyé, plutôt beau garçon, Bouboudi. Un jeune homme brillant et fougueux que l’immobilité des aînés irrite souvent. L’autre, une force tranquille et un être sage, plutôt laid, Afakoudou.
Enfin, tout le long du roman, l’auteur nous présente une jeunesse africaine moderne, confrontée aux mêmes tribulations que celles de la jeunesse des pays développés. Si les générations antérieures semblent plus enclines à un certain immobilisme, ce n’est vrai que pour les hommes, les femmes elles, comme souvent, sont à l’avant-garde des changements de la société.
Laissez-vous entraîner dans les rues d’Akafokake et prenez le temps de vous attacher aux personnages du quartier. Découvrez comment tradition et modernité convergent pour mieux s’opposer, et vice-versa…
Sadakal (Les sacrifiés), éditions Edilivre, Septembre 2014, disponible sur commande dans toutes les librairies françaises, points de vente habituels (FNAC, Gibert Joseph….) et sur Internet (Amazone, Fnac.com…)