Une semaine après la non extradition du président soudanais Omar el-Béchir à la CPI, l’Afrique du Sud pourrait quitter l’institution de justice internationale basée à La Haye, aux Pays-Bas.
Décidément, l’affaire Omar el-Béchir fait couler beaucoup d’encre. « L’Afrique du Sud pourrait, en dernier recours, envisager de se retirer de la CPI, mais une telle décision ne serait prise qu’après avoir considéré toutes les options qui sont disponibles au sein de la CPI », fait savoir Jeff Radebe, ministre à la Présidence. « Malgré notre adhésion à la CPI en signant le statut de Rome, l’Afrique du Sud doit trouver un équilibre entre ses obligations envers cette Cour et ses obligations envers l’Union Africaine (UA), ainsi qu’envers des pays avec lesquels elle a signé des accords internationaux », précise-t-elle.
Explication : lundi 15 juin, Omar el-Béchir a quitté l’Afrique du Sud avant la fin du 25e Sommet de l’UA alors qu’un tribunal sud-africain lui avait interdit de quitter le territoire suite à une demande de la CPI. Et pour cause, l’ONG SALC avait saisi la Haute Cour de Pretoria pour qu’elle arrête et transfère le président soudanais à La Haye, aux Pays-Bas.
Problème : l’Afrique du Sud avait accordé l’immunité à tous les dirigeants et chefs d’Etat africains qui participaient aux rencontres de l’organisation panafricaine. Par conséquent, la nation arc-en-ciel a laissé Omar el-Béchir rentrer au Soudan.
Cet imbroglio judiciaire met en porte-à-faux les autorités sud-africaines vis à vis de leur Justice. Pour preuve, le tribunal estime que le gouvernement a violé la Constitution du pays ainsi que les accords internationaux.