Le boxeur nigérian Dick Tiger fut champion du monde des poids moyens et des poids mi-lourds dans les années 60.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
Né en 1929 de parents d’ethnie igbo au Nigeria, Richard ‘Dick’ Ehetu découvre la boxe après s’être essayé à de nombreux sports. Son style peu conventionnel lui fait rapidement gagner le surnom de ‘Tiger (tigre en français)’, un surnom auquel il répondra jusqu’à la fin de sa vie. A 26 ans, il rejoint l’Angleterre pour y commencer sa carrière professionnelle. Il s’y adapte très mal, notamment en raison du régime alimentaire différent de celui-de son pays d’origine. Ayant subi quatre défaites lors de ses quatre premiers combats, il est alors sous la menace d’une annulation de sa licence. Il rebondit immédiatement faisant passer son palmarès de quatre défaites pour aucune victoire, à un bilan largement positif, avec notamment un titre de champion de l’Empire britannique en 1958.
L’année suivante, il se rend aux Etats-Unis où, en 1962, il reçoit la consécration en battant Gene Fullmer pour le titre de champion du monde des poids moyens. A cette occasion, il reçoit de la Reine d’Angleterre, la médaille de MBE, une décoration officielle de l’Empire britannique. Tiger battra à nouveau Fullmer à deux reprises l’année suivante, dont une fois au Nigéria, faisant de lui le premier champion du monde à défendre son titre en Afrique.
L’année suivante, il perd son titre face à l’Américain Joey Giardello; il le récupère deux ans plus tard, en 1965, une année qui le verra aussi défaire le célèbre Rubin ‘Hurricane’ Carter et être nommé, une deuxième fois, ‘boxeur de l’année’ par le prestigieux Ring Magazine. Après avoir perdu ce titre, il deviendra champion du monde dans une autre catégorie, celle des mi-lourds en 1967. La même année, lorsque la guerre de sécession de l’état du Biafra au Nigéria dont il était originaire commencera, Tiger rejoindra la rébellion, y offrira la plupart de sa fortune et sera nommé à un haut grade dans son armée.
Devant ce qu’il considérera être une absence de soutien du Royaume-Uni à la cause du Biafra, il rendra sa médaille de MBE qui lui avait été donnée par la Reine d’Angleterre. En raison de son allégeance au Biafra, Tiger allait se faire refuser l’accès au Nigéria lorsque ses forces loyalistes allaient emporter la guerre. L’ancien champion, à la retraite depuis 1970 allait travailler comme un agent de sécurité à New York. Sa vie en dehors de la boxe se révéla courte, puisqu’ atteint d’un cancer du foie, il mourut en 1971 dans son pays dont les autorités l’avaient pour l’occasion autorisé à finir ses jours. C’était la fin d’un immense sportif, l’un des plus grands du continent africain, qui comme beaucoup de boxeurs avaient succombé aux coups de la vie, après avoir encaissé les uns après les autres, les coups les plus durs de ses adversaires sur le ring.