Lors d’un entretien accordé à nos confrères de NPR, l’acteur britannique est notamment revenu sur ce qu’il considère être une ‘mentalité de minorité’. NOFI vous en propose la traduction.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
« Si votre notion de ce qu’être noir a été ternie par la culture dans laquelle vous vivez et qu’elle se projette sur vous, eh bien vous en avez un sens dévoyé. Au Royaume-Uni, la raison pour laquelle on me traitait de ‘bounty’ est parce qu’être noir dans l’école du centre ville où j’allais était d’être insolent face aux professeurs, de mettre autant de filles enceintes que possible, d’avoir des problèmes avec la justice-c’étaient toutes ces choses qui étaient considérées comme des faits de gloire là où j’avais grandi dans le nord de Londres. Ainsi, en étant un gamin qui portait son uniforme correctement, qui était respectueux envers ses professeurs, qui étudiait sérieusement et faisait son travail, j’essayais d’une certaine manière d’être quelque chose d’autre que ce j’étais supposé être. »
« Cela m’avait vraiment perturbé car j’étais là, revenant littéralement de la soi-disant terre-mère (l’Afrique ; il avait vécu au Nigéria d’où ses parents sont originaires, NDLR), et je voyais d’autres personnes qui me ressemblaient et qui me disaient que j’essayais de ne pas être une vrai Noir, mais c’était parce qu’ils avaient intégré une fausse notion de ce que cela devait vouloir dire.C’était aussi une notion projetée sur eux par la société dans laquelle ils vivent : la criminalité est d’une certaine manière liée au fait d’être noir; le problème des mères adolescentes aussi ; les choses négatives sont liées au fait d’être noir. Et ils les adoptaient, mais j’ai totalement refusé de le faire parce que je savais que ce n’était pas la vérité. C’est ce que j’appellerais une ‘mentalité de minorité’. C’est une sorte de prophétie se réalisant toute seule en étant ce que la société dit que vous êtes. »
