Lundi 29 juin, les élections législatives et communales se sont déroulées dans un chaos généralisé. Les quartiers en faveur du président sortant Pierre Nkurunziza se sont fortement mobilisés alors que les autres, qui lui sont défavorables, se sont déplacés au compte-gouttes.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Hormis le gouvernement qui se dit satisfait de ce scrutin, l’opposition et la communauté internationale remettent en cause la fiabilité du vote.
En premier lieu, les élections législatives et communales, qui ont eu lieu lundi 29 juin, ont été boycottées par l’opposition qui dénonce « une parodie d’élections ». Par ailleurs, le scrutin a été partiellement suivi selon qu’on soutienne ou non le pouvoir en place. Pour preuve, les quartiers en faveur du président sortant Pierre Nkurunziza se sont fortement mobilisés : « A la mi-journée, le taux de participation tournait autour de 45% et le soir, il serait entre 60% et 70% selon plusieurs responsables de bureaux de vote », rapporte RFI Afrique. Alors que les opposants au chef de l’Etat burundais se sont déplacés au compte-gouttes : « En début d’après-midi (…) la participation tournait entre 5 et 10% dans les centres de vote de quartiers de Bujumbura anti-Nkurunziza », précise le site internet.
Chaos généralisé
Au-delà de cette participation contrastée, ces élections législatives et communales se sont déroulées dans des conditions troubles. Aussi bien la veille du scrutin que le matin même du jour de vote, on a entendu retentir des explosions, grenades et autres tirs nourris à Musaga, quartier contestataire de la capitale burundaise.
« La situation des droits humains n’a fait que s’aggraver et ce, en seulement quelques mois. Des manifestants pacifiques, y compris des enfants, ont été tués, blessés ou arrêtés. Les médias ont été réduits quasiment à néant. L’impunité règne au Burundi », s’offusque Sarah Jackson, directrice adjointe régionale de l’ONG Amnesty International. Selon l’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (Aprodh), la crise au Burundi aurait causé la mort d’au moins 70 personnes.
Tous les ingrédients semblent, donc, réunis pour déclencher une guerre civile. D’autant plus que certains cadres du parti présidentiel ont d’ores et déjà pris la poudre d’escampette. A l’image du vice-président et du président de l’Assemblée nationale qui se sont exilés à l’étranger.
Malgré ce chaos généralisé, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) annonce que les résultats des élections législatives et communales seront publiés dans trois ou quatre jours. Il y a lieu de craindre des débordements le jour-j. Une chose est sûre : ce contexte de forte tension augure une élection présidentielle explosive, prévue le 15 juillet.