« Nous devons avancer à notre rythme, nous devons avant tout avoir confiance en nous-mêmes et dans les vertus thérapeutiques de la nature. Car la nature et l’homme ne font qu’un. »
Albert Rakoto Ratsimamanga est né à Tananarive le 28 décembre 1907 et mort le 16 septembre 2001. Il est considéré comme le pionnier de la science à Madagascar. Ses recherches portaient sur l’association de la médecine traditionnelle, exploitant la nature sauvage, et de la médecine moderne (chimique). Ratsimamanga était aussi un militant dans la lutte contre le colonialisme français.
Vie scientifique
Ce scientifique de génie, prend conscience que Madagascar est une terre exceptionnelle de par sa faune et sa flore. Il connaît le potentiel des fleurs qui poussent librement dans la nature, et leurs bienfaits. Albert Rakoto Ratsimamanga, d’ascendance royale, sait que la médecine traditionnelle guérit, mais que seule, elle se heurte aux limites d’infections plus avancées et plus modernes. Docteur en Sciences et en Médecine, cet ancien élève de l’Institut Pasteur décide alors d’étudier les méthodes curatives dites « évoluées » (médecine occidentale et composition des médicaments), afin de trouver le moyen de les combiner à cet héritage traditionnel. Ou comment faire fonctionner ensemble les soins d’antan avec les soins de son époque.
Ses travaux portent essentiellement sur la flore endémique, plante spécifique de Madagascar. Durant une grande partie de sa vie, ce diplômé de l’Institut de médecine exotique de Paris, se concentre sur ses propriétés médicinales et le moyen par lequel elle peut êtres intégrée à la médecine moderne. Ratsimamanga publiera quelques 350 études scientifiques, dont plusieurs sur les traitements naturels possibles pour soigner le diabète, et sur la glande surrénale.
Il met au point le Madécassol, un médicament cicatrisant extrait de la plante Centella asiatica. A la fin des années 1990, Grâce aux recettes de ce remède, il crée avec son épouse Suzane l’Institut malgache de recherches appliquées (IMRA), à Antannanarivo (capitale), qui sera renommé Fondation Albert et Suzane Rakoto Ratsimamanga en 2012. Reconnu d’utilité publique, ce centre est dédié à la recherche biochimique. On y trouve plusieurs laboratoires pour la chimie analytique; la pharmacologie parasitaire et cellulaire; la diabétologie; la toxicologie; la phytochimie; et la pharmacodynamique, ainsi qu’une animalerie et un jardin botanique.
Vie militante
En dehors de son apport remarquable à la science, Albert Rakoto Ratsimamanga fut un militant. Etudiant malgache à Paris, il participe à la création de l’Association des Etudiants Malgaches (AEOM), à travers laquelle la diaspora malgache lutte pour la fin du colonialisme. L’AEOM est un groupe important dans le combat de Madagascar pour son indépendance vis-à-vis de la France.