Sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité, Emmanuel Karenzi Karake, chef des services de renseignement du Rwanda a été arrêté samedi à Londres.
Il aura fallu sept ans à Interpol pour intercepter Emmanuel Karenzi Karake. C’est la justice espagnole qui avait ordonné un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’ex chef des services de renseignements militaires et parallèles (de 1994 à 1997) et chef des services de renseignements rwandais. Ce dernier est accusé de crimes contre l’humanité pour des exactions commises au Rwanda et en République Démocratique du Congo en 1994, lors du génocide tutsis.
Il lui également reproché d’avoir tué trois humanitaires espagnols alors en mission dans la zone de conflit. Meurtres, pillages…en somme, une participation active à la guerre et des pertes innombrables au Congo et au Rwanda. Figurant parmi les criminels de guerres recherchés par la justice internationale, Karake n’avait pourtant rien n’à craindre pour sa carrière. Fidèle de Paul Kagame, il a, depuis les faits, occupé d’importantes fonctions au sein de l’Etat rwandais, mais aussi de la Minuad (armée hétéroclite de l’ONU et de l’Union Africaine) de 2008 à 2009, jusqu’à sa nomination à la tête des services de renseignement en 2011.
On ne sait pour l’instant s’il sera jugé à Londres ou en Espagne et s’il aura le soutien de l’actuel président rwandais, lui-même n’étant pas dans les petits papiers de l’ONU, et qui met déjà en doute les conditions de l’arrestation.