Nos confrères du Courrier de l’Atlas ont publié il y a quelques jours un article critiquant le choix d’un personnage noir pour incarner le pollueur et un homme blanc le balayeur dans une campagne pour le respect du travail de ces derniers.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
Le premier problème de ces propos est que la campagne est composée de plusieurs affiches, l’une d’entre elles mettant en scène une pollueuse blanche et un balayeur noir.
Un autre problème se pose lorsqu’on se demande quelles auraient été les réactions d’une partie du public afro-maghrébin de France si la seule affiche de la campagne montrait l’un d’eux en tant que balayeur et un Blanc pollueur.
A juste titre, des Noirs se seraient probablement indignés du fait que l’une des rares inclusions de Noirs dans l’espace médiatique français le soient sous la forme du stéréotype de Noirs aux professions associées à un niveau de vie précaire et donc, dans l’inconscient collectif, comme à un échec dans l’accession à la réussite sociale.
Si en revanche, deux Noirs d’un côté ou deux Blancs de l’autre avaient seuls été choisis comme protagonistes de la campagne, on aurait pu aussi s’attendre à ce que l’on parle d’un travestissement de la réalité. Le balayeur noir face au pollueur noir aurait renvoyé l’image de la saleté des rues parisiennes comme un problème de Noirs. Le balayeur et le pollueur blancs auraient probablement vus des critiques, comme celle d’Ibrahim dénonçant l’appropriation du dur labeur des cantonniers par des Blancs.En conclusion, aucune de ces configurations différentes de celle critiquée par nos confrères du Courrier de l’Atlas n’aurait pu éviter les critiques d’une partie de la communauté noire (et maghrébine) de Paris. La Mairie de Paris à l’origine de cette campagne a à notre avis fait le meilleur choix en faisant alterner la présence de Noirs et de Blancs en tant qu’agents de propreté et pollueurs. Nos confrères du Courrier de l’Atlas, en ne prenant en compte que l’une des affiches de la campagne sont à notre avis plus condamnables que la Mairie de Paris à cet effet, pour avoir créé une polémique. Ne serions-nous pas également coupables de l’avoir relayée? Nous espérons que non et que ce court article servira à éviter de reconnaître les efforts dans la juste représentation des minorités dans l’espace médiatique.