Ben Carson, neurochirurgien Afro-Américain à la retraite, a annoncé sa candidature à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2016. Après deux mandats de Barack Obama, quelles sont les chances de ce médecin issu d’une famille modeste de devenir le 45e président des Etats-Unis ?
Est-ce que le pays de l’Oncle Sam peut-il rééditer l’exploit d’élire un président Afro-Américain ? En tout cas, Ben Carson a officialisé, lundi sur le réseau CBS, sa candidature à la primaire républicaine pour l’élection présidentielle de 2016. « Je veux faire partie de l’équation et c’est pourquoi j’annonce ma candidature à la présidence des Etats-Unis d’Amérique », a déclaré le neurochirurgien de renom âgé de 64 ans.
Originaire de Détroit (nord-est des Etats-Unis), il est diplômé de la prestigieuse université de l’Ivy League Yale et de la faculté de l’université du Michigan. Chantre de grandes avancées médicales, il compte à son actif deux spectaculaires exploits en la matière. En effet, le médecin a dirigé une équipe chirurgicale, composée de 70 personnes, qui a réussi à séparer deux jumeaux siamois attachés par la tête. Puis, en 1997, le médecin a réédité la performance en parvenant à séparer deux autres siamois reliés par la tête.
En 2008, l’ancien chef de l’Etat américain George W. Bush lui décerne la Médaille présidentielle de la liberté, la plus haute distinction que le gouvernement des Etats-Unis confère à des citoyens extraordinaires. Mais, c’est seulement en 2009 que Ben Carson se fait connaître du grand public grâce au documentaire « Des mains en or » sur sa vie diffusé à la télévision. Il faut dire que l’un des plus grands neurochirurgiens au monde est par ailleurs une âme charitable : le « Ben Carson Reading Project » a investi 850 000 dollars dans l’aménagement et l’entretien des dizaines de salles de lecture dans le pays.
Pour autant, a-t-il l’étoffe pour briguer une candidature à l’investiture républicaine pour la prochaine présidentielle américaine ?
Jesse Jackson et Hillary Clinton ont eu du fil à retordre
Elu dans la nuit du 4 au 5 novembre 2008, le premier Noir président des Etats-Unis Barack Obama a bénéficié d’un appareil bien établi. Effectivement, les Kennedy, Clinton, le tout-Hollywood et le lobby juif américain ont soutenu sa candidature à la présidentielle face à John MacCain. D’où son succès indiscutable avec plus de 9 millions de voix d’avance sur son concurrent républicain.
Or, Ben Carson, aussi doué qu’il est, ne dispose pour l’heure d’aucun soutien de poids. Il y a lieu de constater que sans un système qui appuie bec et ongle sa candidature, il lui sera difficile de fédérer les électeurs. Pour preuve, le Révérend Jesse Jackson, connu pour son combat aux côtés de Martin Luther. King pour les droits civiques, a échoué à deux reprises lors des primaires démocrates de 1984 et 1988. Pire, même Hillary Clinton, épouse de l’ex-président, s’est cassée les dents face à un Obama fédérateur.
Force est de constater que les chances du brillant neurochirurgien sont faibles. D’autant plus qu’il est novice en politique. Aux antipodes de Barack Obama qui fut sénateur de l’Etat de l’Illinois (nord-est) avant de postuler à la Maison Blanche. De plus, le parti républicain ne manque pas de candidats.
Jeb Bush, le favori républicain
Effectivement, le parti de l’éléphant dispose d’ores et déjà de trois autres postulants déclarés. En l’occurrence : le libertarien Rand Paul, le sénateur du Texas Ted Cruz et le sénateur (d’origine cubaine) de Floride Marco Rubio. Autant dire que les places sont chères. Rien ne dit que Ben Carson a la carrure pour tirer son épingle du jeu parmi ces cadres républicains.
En plus, l’opposition américaine compte une personnalité de choix, en la personne de Jeb Bush, qui est sur le point d’officialiser sa candidature aux primaires. Selon les observateurs, le frère de George W. Bush, est tout simplement le favori. D’après l’agence Reuters, l’ancien gouverneur de l’Etat de Floride effectue en ce moment un régime « paléo » pour maigrir.
Malgré tous ses atouts, le neurochirurgien Benjamin Carson risque de faire les frais d’un échiquier politiquer bien plus talentueux que lui. Pour l’heure, les pronostics annoncent un duel de choc entre Jeb Bush et Hillary Clinton pour la succession de Barack Obama à la tête des Etats-Unis.