Phillis Wheatley (1753-1784) est la première poétesse afro-américaine à avoir été publiée.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
Née en 1753 en Afrique de l’Ouest très probablement dans l’actuelle Sénégambie, Phillis Wheatley fut déportée puis achetée par les Wheatley dans l’Etat américain du Massachussetts. Son prénom est celui donné au bateau ayant servi à sa déportation. Bien que réduite en esclavage en tant que servante, elle allait être autorisée à apprendre à lire. Enfant précoce, elle allait très tôt faire illustration de son génie en publiant son premier poème à l’âge de douze ans, avant de publier son premier livre en 1773 à l’âge de 19 ans.
Il s’intitule ‘Various Subjects Religious and Moral’ et sa qualité fera croire de nombreux Blancs des Etats-Unis de l’époque, dont le futur président Thomas Jefferson, qu’elle, une femme noire n’avait pas pu l’écrire. Par cette publication, elle deviendra la deuxième femme américaine à avoir publié un ouvrage et la première poétesse afro-américaine publiée. Grâce au succès de ses poèmes notamment auprès du premier président américain George Washington, elle obtiendra sa liberté quelques mois plus tard. Après un mariage au terme duquel elle fut quittée par son époux, un homme noir libre, elle mourut pendant l’accouchement de son troisième enfant, les deux premiers étant morts auparavant à l’âge de 31 ans en 1784. Longtemps critiquée pour ne pas s’être opposée à l’esclavage dans ses écrits, Phyllis Wheatley est aujourd’hui largement reconnue par son talent pour l’apport indirect de son oeuvre dans le combat contre le racisme, en ce qu’elle montra que des femmes noires pouvaient produire des travaux d’une qualité égale ou supérieure à ceux des Blancs. Ses poèmes mêmes souvent orientés sur le thème de la morale et du christianisme, montraient aussi de manière plus directe que les Noirs pouvaient devenir des anges, comme les Blancs, une revendication que reprendront des siècles plus tard des activistes afro-américains plus connus dont elle aura été, en certains aspects, le précurseur.
“Remember, Christians, Negros, black as Cain, / May be refin’d, and join th’ angelic train” (Souvenez-vous, les Chrétiens, les Noirs, noirs comme Caïn / Peuvent être raffinés et rejoindre le train des anges).