Tradition immémoriale en Afrique noire, la circoncision masculine fait actuellement l’objet de critiques de la part d’organisations humanitaires occidentales. Cette ablation du prépuce présenterait à la fois des dangers pour la santé et pour la sexualité des hommes y étant soumis.
Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr
L’ablation du prépuce est une pratique très ancienne en Afrique noire où elle est présente avec les mêmes fonctions de rite de passage de l’enfance à l’âge adulte ou au statut de guerrier. Toutefois, les conditions de cette pratique ont aujourd’hui parfois des conséquences dévastatrices sur la santé de ceux sur qui elle a lieu.
Ainsi, par exemple, selon la Commission pour la Promotion et la Protection des Droits des Communautés Culturelles Religieuses et Linguistiques en Afrique du Sud, la moitié des circoncisions depuis 2008 aurait les jeunes hommes opérés à l’hôpital avec des complications, voire la perte de leur pénis et aurait causé la mort d’au moins 419 d’entre eux. Les raisons? Des conditions d’hygiène parfois déplorables et la commercialisation d’une pratique qui va favoriser l’argent gagné au détriment du ‘travail’ bien fait. Pour lutter contre ces effets négatifs, le ministère de la santé sud-africain a prévu de débloquer des fonds pour fournir des conditions d’hygiène favorables à la circoncision. Toutefois, ces pressions sont mal ressenties de la part de chefs traditionnels qui président à ce genre de pratique et ne tolèrent pas de se voir imposer ce qu’ils font depuis des siècles. Sans être témoin de ces tentatives d’améliorations de la situation sanitaire des jeunes Africains, nous ne pouvons nous empêcher de penser que celle-ci ne se fera qu’avec un véritable respect des traditions que l’on essaie de réformer pas en se pavanant comme des bobos de métropoles occidentales voulant imposer leur vision du monde à des populations dont elles ne connaissent rien en les injuriant.
Outre les risques causés par l’hygiène, certaines militants se disant ‘intactivistes’ (comme c’est drôle!) et appartenant à des associations comme Intact America ou la Coalition Internationale pour l’Intégrité Génitale (ICGI) militent en ligne contre les soi-disant méfaits de la circoncision sur la libido des hommes ayant fait l’objet de cette tradition.
On y participe à des manifestations en hurlant que le corps appartient à l’enfant et qu’il a la liberté de toucher à son corps ; on y cite par exemple une étude danoise de 2011 qui montrerait que les hommes circoncis auraient davantage de difficultés à avoir des érections que les non-circoncis; on y sensibilise les gens en montrant des photos de bébés pleurant lors de cette opération ou en appelant la circoncision mutilation génitale pour la mettre sur un pied d’égalité avec les méfaits de l’excision chez les femmes. Ainsi, en dessous d’une vidéo Youtube d’une scène de circoncision en Afrique:
Qu’en penser? Qu’il ne s’agit là que d’un groupes d’énervés dont on ne doit pas laisser se propager l’arrogance culturelle. Pendant des millénaires, les Africains ont été qualifiés d’obsédés sexuels et de machines à reproduction par des tenants de cette même arrogance culturelle qui les accusent aujourd’hui de ne pas pouvoir correctement bander. C’est pas ironique ça? Il semble en réalité que la circoncision réalisée dans des conditions saines n’ait à craindre de virus que ces militants de l’impérialisme culturel, puisque de bien plus nombreuses études sont venues montrer que la circoncision n’avait aucun effet négatif sur la sexualité des hommes et leur santé et qu’au contraire, elle semblait fortement limiter le risque d’attraper le VIH et d’autres maladies ou infections. Devant la demande de chirurgiens africains espérant enrayer la propagation du VIH mais ne pouvant pas e traitant autant que nécessaire, déclarant ne pas pouvoir circoncire autant de patients pour enrayer la propagation du virus, des appareils ont été créés à cet effet. Prepex, créé par des Israëliens, a ainsi été homologué par la WHO (Organisation Mondiale de la Santé) . Simple d’utilisation, il ne nécessite que quelques minutes, sans piqûre, chirurgie, ni points de suture. Autant dire qu’une création à l’efficacité de Prepex par des Africains eux-mêmes respectueux de leurs traditions pourrait montrer à l’impérialisme culturel que c’est une tradition réactualisée de l’Afrique multi-millénaire qui pourrait contribuer à vaincre l’un des principaux maux qui la rongent depuis des décennies maintenant.