En 2015, le film retraçant la lutte du célèbre activiste Martin Luther King pour garantir le droit de vote de tous les citoyens sortait sur grand écran. Le biopic a été ébranlé par de nombreuses polémiques renforçant l’idée du racisme dans le milieu du cinéma.
A l’époque, l’absence de noirs nommés aux oscars créait le scandale. Ni Ava Duvernay ni David Oyelowo, respectivement réalisatrice et acteur principal du film Selma n’avaient eu le privilège d’être nominés pour la prestigieuse cérémonie alors que le film avait été vivement acclamé par la critique américaine.
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Lors d’une interview de Dave Kreger, David Oleyowo, acteur interprétant le rôle de Matin Luther King avait déclaré à ce sujet :
« Historiquement, c’est mon avis, en tant qu’hommes noirs, nous avons plus été reconnus comme des subalternes c’est-à-dire quand nous n’étions pas des leaders, des rois ou les personnages centraux de nos films. »
Avant d’illustrer l’existence de ces injustices par les expériences de ses ainés :
« Denzel Washington aurait du être honoré quand il a joué Malcom X »
Conscient du manque de considération à l’égard des noirs dans le milieu du cinéma, l’acteur restait lucide :
» Nous avons été reconnus comme tels, pas seulement par l’Académie des Oscars, mais aussi dans la vie en général : nous avons été des esclaves, des domestiques et des serviteurs, des criminels, nous avons été tout cela. Mais nous avons aussi été des leaders, des rois et nous avons aussi changé le monde. »
Cette déclaration va dans le sens de ceux qui affirment que les noirs ne seraient récompensés que pour des rôles d’esclaves et de serviteurs ou pour des rôles dévalorisants. Ces derniers jours ont vu fleurir une quantité astronomique d’images validant cette hypothèse :
Malgré les polémiques, le film était très attendu en France. D’autant plus attendu qu’il reste l’un des rares à être réalisé par une réalisatrice noire (aux États-Unis de nombreux films traitant de l’histoire, des souffrances et des combats des noirs sont vu à travers l’œil d’un réalisateur blanc). Le biopic raconte la marche depuis la ville de Selma à celle de Montgomery afin de revendiquer les droits des noirs américains et souligne la difficulté qu’a représenté le combat que les noirs ont mené pour l’égalité dans une Amérique ségrégationniste des années 1960. Cette marche a eu pour conséquence de faire voter la loi sur le droit de vote par le président Johnson en 1965.
Comme le souligne David Oleyowo, il aura fallu attendre 50 ans après l’assassinat d’un précurseur comme Martin Luther King pour en créer un film, montrant que le combat des noirs pour l’égalité n’est pas tout à fait terminé.