Shadrach Minkins fut l’un des esclaves fugitifs afro-américains qui fut à l’origine de la création de la première communauté noire de Montréal.
Pendant la moitié du 19ème siècle, les Etats-Unis se divisent en Etats libres et en Etats esclavagistes. Alors que les seconds pratiquent, comme leur nom l’indique, l’esclavage, les seconds l’ont aboli. En 1850, un esclave afro-américain, Shadrach Minkins, né dans l’esclavage en Virginie vers 1814 décide de profiter de cette différence de statuts pour s’échapper de Virginie, état esclavagiste et gagner Boston dans le Massachussets, à l’époque un Etat libre. Arrivé sur place, il allait travailler comme serveur.
Toutefois, la même année, une nouvelle loi fédérale américaine rendit légale l’arrestation et le rapatriement à leurs maîtres d’esclaves ayant fui dans des Etats libres. C’est ainsi que des policiers américains déguisés en clients du restaurant ou Minkins travaillait l’arrêtèrent le 15 février 1851 et le conduisirent dans un tribunal de Boston. A ce moment, des abolitionnistes noirs entrèrent dans le tribunal et libérèrent de force Minkins et le cachant temporairement.
Parmi ces abolitionnistes se trouvait Lewis Hayden, un conducteur du Chemin de Fer Clandestin, ce réseau de routes qui permettait aux esclaves afro-américains de fuir leur pays pour s’établir au Canada, où l’esclavage était aboli. Il s’établit à Montréal, où il se maria et fonda une famille. Avec d’autres esclaves fugitifs afro-américains, il créa, dans l’actuel quartier du Vieux-Montréal la première communauté noire de la Ville.