Les manifestants ont encore fait montre de leur détermination à faire annuler Exhibit B. Les policiers de la veille sont également restés mobilisés pour assurer la sécurité, mais de qui ?
Comme la veille, plus de policiers et de gendarmes que de manifestants. Le préfet de saint-Denis, protégé par deux lignes de gendarmes lourdement équipés, a tenu compagnie aux manifestants toute la soirée. Face à la foule, il lâchait des sourires narquois en réponses aux slogans qui lui étaient directement adressés: « En cage le préfet » pouvait-on entendre. Le préfet de police était également présent pour superviser ses troupes, ce qui a permit que les gendarmes se montrent moins virulents que la veille.
Le spectacle semblait se jouer à l’extérieur plus que dans les cages factices de Brett Bailey. Du moins, plus intéressant. L’animation n’a pas faiblit et les membres de la brigade Anti-Négrophobie et du Collectif Contre Exhibit B, adressaient un discours très sensé au dirigeant du théâtre, Jean Bellorini, ainsi qu’à tous les complices de cette abomination. Ecoutaient-ils avec attention, comprenaient-ils le problème profond que soulève cette exhibition ? Rien n’est moins sûre, les jets de gaz lacrymogène ont été la réponse. Comme la veille, des manifestants pacifiques et non armés, encerclés par des hordes de policiers et gazés comme du bétail.
La représentation a eu lieu hier soir, les organisateurs ne comptent pas annuler. Mais ils ne comptent pas non plus dialoguer avec les représentants du collectif. La foule, éparse après la diffusion du gaz toxique, est restée jusqu’au bout. Comme les autres jours, et même sous les insultes des agents de la BAC, qui, tels des chiens enragés, n’attendaient que de pouvoir faire usage de la force.
La mobilisation est donc reconduite (du côté des manifestants comme du côté des forces de l’ordre) ce dimanche 30 novembre, à saint-Denis, devant le théâtre Gérard Philippe.