Nefertiti

Nefertiti est l’épouse du Pharaon Akhenaton qui règne sur l’Egypte pendant dix-sept ans dans la seconde moitié du 14ème siècle avant notre ère. Connue pour son buste exposé à Berlin qui l’a consacrée comme le symbole de la beauté féminine en Egypte ancienne, elle se distingue aussi dans l’histoire comme l’une des reines d’Egypte à l’influence la plus importante.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofipédia

Origines
Les origines de Nefertiti sont inconnues. Son nom, qui signifie ‘la belle est venue’, a été interprété par certains chercheurs comme le témoignage d’une origine étrangère qui l’identifierait avec la mystérieuse princesse mitannienne Tadukhepa, mariée à Amenhotep III et peut-être ‘héritée’ par son fils Amenhotep IV-Akhénaton.

Beneretmut, soeur de Nefertiti à gauche derrière trois filles de Nefertiti et leurs deux nourrices ; reproduction d'une scène de la tombe de Parennefer par Lepsius
Beneretmut, soeur de Nefertiti à gauche derrière trois filles de Nefertiti et leurs deux nourrices ; reproduction d’une scène de la tombe de Parennefer par Lepsius

Toutefois, l’hypothèse semble fragile puisque la soeur de Nefertiti, Beneretmout a un nom égyptien et que sa nourrice, Tiy est enterrée à Akhmim au centre de l’Egypte. Selon cette dernière hypothèse, Ay serait peut-être son père adoptif en tant qu’époux de Tiy.

Ay, le supposé père (adoptif?) de Nefertiti
Ay, le supposé père (adoptif?) de Nefertiti

Le nom Nefertiti n’est pas nécessairement non plus une référence à la venue d’un pays étranger puisque la déesse Hathor est qualifiée par cet épithète.Il a également été proposé qu’il s’agissait de la cousine d’Akhenaton, voire de sa soeur.

Nefertiti
Nefertiti

 

Mariage avec Amenhotep IV et entrée dans l’histoire

Amenhotep IV / Akhénaton
Amenhotep IV / Akhénaton

Nefertiti apparaît dans l’histoire égyptienne en l’an IV du règne d’Amenhotep IV, date juste avant laquelle il organise une fête sed (ou jubilé). Il a été remarqué que les danses évoquées en l’honneur de la déesse Hathor et de sa relation avec Re font peut-être référence au couple récemment formé. Comme les membres de la famille royale à cette époque, elle est parfois représentée selon les canon amarniens. Son visage étant dans ce style pratiquement indistinguable de celui de son époux, on peut penser que ses autres représentations, dont son célèbre portrait réalisé par le sculpteur Thutmose sont plus conformes à son apparence.

Portrait de la reine égyptienne Nefertiti selon l’art égyptien traditionnel et l’art amarnien
Portrait de la reine égyptienne Nefertiti selon l’art égyptien traditionnel et l’art amarnien

En l’an IV et en l’an V naissent les deux premières filles du couple, Meritaton et Maketaton.

Deux filles de Nefertiti
Deux filles de Nefertiti

Entre temps, son époux a initié le culte d’Aton et Nefertiti s’est vue attribuer un nouveau nom, celui de Neferneferouaton Nefertiti. les premiers éléments du culte d’Akhénaton Une troisième fille, Ankhesenpaaton naîtra en fin de VIème ou en début de VIIème an.

Ankhesenpaaton
Ankhesenpaaton

C’est probablement un an plus tard que la famille royale vient s’installer à Akhetaton, la nouvelle capitale de son époux, devenu depuis Akhenaton. Durant son règne, elle fait l’objet de nombreuses représentations inhabituelles pour une reine. Représentée en sphinx, parfois de la même taille d’Akhenaton, avec la couronne atef du Dieu Osiris ou encore exerçant la pose traditionnellement réservée au pharaon de ‘massacrer les ennemis’.

Nefertiti 'massacrant les ennemis'
Nefertiti ‘massacrant les ennemis’

Ce statut exceptionnel est probablement du au rôle accordé à la reine dans le culte d’Aton. Comme son époux, elle effectue un rôle rituel dans le culte de cette divinité qui est de fait plus lié à la famille royale qu’à la nation égyptienne. A Akhetaton Nefertiti accouche de trois nouvelles filles. Certains chercheurs ont postulé qu’elle était la mère du premier fils d’Akhénaton, Toutankhaton (le futur Toutankhamon), alors que d’autres attribuaient ce rôle à Kiya, une épouse inférieure en rang à Nefertiti, mais qui disposait d’un titre inhabituel pour une simple épouse secondaire. S’agissait-il d’une façon de souligner son statut de mère du futur prince héritier? Les études génétiques récentes ont montré que ce garçon était le fils d’Akhénaton et de l’une ses soeurs. Serait-ce Kiya? Ou peut-être Nefertiti? Pour l’égyptologue français Marc Gabolde, les résultats génétiques auraient été mal interprétés. Nefertiti serait effectivement la mère de Toutakhaton mais la proximité entre elle et Akhénaton serait due au fait qu’ils soient cousins et non frères et soeurs. Nefertiti élève en tous cas le jeune Toutankhaton à Akhetaton.

Toutankhaton / Toutankhamon
Toutankhaton / Toutankhamon

Disparition de l’histoire et héritage

Dans la deuxième partie du règne d’Akhénaton sévit probablement une épidémie originaire du Moyen Orient qui atteint l’Egypte. Elle fait des ravages jusque dans la famille royale et emporte quatre de ses filles. Ne subsistent, outre Toutankhamon, que l’aînée, Méritaton et Ankhesenpaaton. Vers l’an XIV du règne d’Akhénaton, Nefertiti disparaît de l’histoire égyptienne.

nefertiti
Nefertiti

S’agit-il d’une disgrâce? D’une mort due à l’impitoyable épidémie en vigueur en Egypte? Ou d’un simple changement de nom? On sait en effet qu’une femme roi, Ankh(t)Kheperoure Neferneferouaton a régné après bref le successeur d’Akhénaton. Il semble toutefois plus probable qu’il s’agisse de la fille aînée du couple Meritaton, qui est mentionnée dans les courriers envoyés à Akhénaton avec une préséance qui semble être due à une reine. Après la disparition de Nefertiti de la documentation égyptienne c’est en tous cas Ankh(t)Kheperoure Neferneferouaton qui récupère son titre de grande épouse royale et sa fonction rituelle dans le culte d’Aton. Au dela de l’impact donné par Nefertiti dans la représentation de l’Egypte ancienne dans le monde moderne, et bien qu’elle eût vraisemblablement été une reine au pouvoir remarquable, les origines, la fin et même la vie de la belle qui est venue nous sont toujours largement inconnus.

Nefertiti

Références:
Marc Gabolde (2005), Akhenaton, du mystère à la lumière, Paris : Gallimard
Marc Gabolde, (2013) L’ADN de la famille royale amarnienne et les sources égyptiennes », ENiM 6, p. 177-203.
Dimitri Laboury (2010), Akhénaton, Paris : Pygmalion

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