Entre tubes planétaires, romance passionnée avec son épouse Jessica Campbell – également son manager – et dernièrement, implication dans une altercation avec des agents de police, Christy Campbell aka Admiral T, un des grands noms du dancehall répond à nos questions.
Vous travaillez en couple. Est-ce une façon de se dire que vous croyez au mariage, vous ne pensez pas que de nos jours le mariage se perd ?
Admiral T : Ça se perd ! Ça c’est désacralisé, je dirais même banalisé certes, mais il n’y a pas de moins en moins de mariages. De nos jours on peut divorcer après 3 mois si ça ne va pas et ça ne choquera pas, alors qu’avant c’était pour la vie.
Jessica : En tout cas pour le mariage représente vraiment un symbole dans les étapes que doivent passer un couple. C’est pourquoi très tôt on a sauté le pas (rires) ! Nous nous sommes marié à 24 ans et aujourd’hui on en est là.
Est-ce que le fait d’être en couple vous a aidé professionnellement ? Être marié vous a changé, cela a-t-il renforcé votre relation ?
A : Changé non, renforcé pas spécialement. En tout cas « changer » pas dans le mauvais sens.
J : On a toujours eu une relation assez fusionnelle. Depuis nos 20 ans, l’âge où nous nous sommes rencontrés, on ne s’est jamais lâché (rires) ! Le mariage a été comme une formalité, mais notre relation a toujours été très complice. Après le fait que ça n’est rien changé ne veut pas dire que ce n’est pas important.
Avez-vous déjà pensé à faire autre chose que de la musique ?
A : Et nous avions lancé une marque de vêtements urban chic, Wok line, depuis 2008. On est des entrepreneurs, on fait pas mal de choses en privé.
En parlant de musique, votre dernier album I am Christy Campbell est dans les bacs depuis un mois maintenant. Ce projet porte votre vrai nom, pourquoi choisir le révéler maintenant ?
A : Je ne me révèle pas (rires), c’est juste que les différents thèmes sur l’album sont plus intimes. C’est un album plus mélodieux que les autres avec une approche plus personnelle, mais entre Admiral T et Christy je ne fais aucune différence. C’est la même personne.
C’est un album qui beaucoup d’amour avec des titres sentimentaux comme Music Is Love, Si’w enmé Mwen ou encore Perle Rare, est-ce une déclaration qui s’adresse à quelqu’un en particulier ?
A : (Rires) tous mes albums parlent d’amour ! J’ai toujours chanté l’amour homme-femme. Je m’inspire pas mal de ma vie. L’idée c’est de faire en sorte que celui qui écoute mes chansons trouve l’inspiration, une force, une consolation c’est pour ça que j’ai toujours aimé la musique de « lover ». Sur cet album, j’ai mis plus en avant le côté vocal que sur les précédents albums. Après près de 20 ans de carrière je me suis dis que le public n’allait pas m’en vouloir de ne pas faire de dancehall (rires). Les fans sont réceptifs donc je suis content.
Comme vous venez de dire vous avez une longue carrière derrière vous, comment vous sentez-vous dans vos baskets ?
A : Super bien ! Certes « longue carrière », mais je suis jeune (rires), je n’ai que 33 ans. Je suis en bonne santé, mes proches autour de moi vont bien, j’ai toujours l’inspiration dans la musique tout va bien.
Vous êtes un « ancien » de ce milieu, quel est votre regard sur le dancehall d’avant par rapport à maintenant ?
A : Ça a évolué et ça évolue constamment. Il y a des choses biens, des choses moins biens, mais ça évolue notamment au niveau des styles. Par rapport à avant on s’attarde un peu plus sur le côté chant, ce qui touche un public plus large. Ça bouge beaucoup et c’est très intéressant. Je prends mon pied (rires).
Peter Tosh est un chanteur, guitariste, organiste et auteur compositeur de ska, de rocksteady, de reggae et de soul. On fêtait les 27 ans de sa mort le 11 septembre dernier, cet artiste vous a énormément inspiré, expliquez-nous en quoi ?
A : Totosh, comme je l’appelle, c’était le rebelle de service à la Malcolm X (rires). J’aime bien ce genre de personne. Il représentait quelque chose dans un moment difficile et grâce à qui le reggae rayonne dans le monde entier.
Noir&Fier a fait son grand retour cette année. Vous avez déjà eu l’occasion de porter la marque, que pensez-vous de ce message aujourd’hui ? Etes-vous toujours noir et fier ?
A : Oui !
J : J’ajouterai même plus que jamais (rires) !
A : Je n’ai même plus besoin de le dire, c’est un état d’esprit qu’on ressent au fond de soi. Quand on voit tous les noirs dans le milieu de la musique et pas seulement comme des Beyonce, des Jay Z ou des Harry Roselmack même sans le dire on est fier de ces gens là. Et c’est ce message de fierté que j’essaie de transmettre à mes enfants. C’est comme mes locks. Les gens me complimentent, j’en suis ravie, mais derrière ce côté esthétique je n’oublie pas le message que ça véhicule.
En quelques mots que doit-on retenir de l’actu de monsieur Admiral T ?
A : I am Christy Campbel l’album, toujours là il vous attend si vous ne l’avez toujours pas (rires).
J : Une petite tournée comprenant un concert de présentation de l’album dans un lieu inédit et jamais vu, le dernier étage de la tour Montparnasse à Paris le 11 décembre. Egalement des représentations prévues aux Antilles et en Guyane. Sinon niveau actu l’application Admiral T est toujours disponible – et gratuitement (rires) donc n’hésitez pas à la téléchargez !