L’entreprise française Total est la cinquième entreprise pétrolière mondiale, exemptée d’impôts en France et qui rechigne à régler sa note à l’Afrique. Présente dans de nombreux pays mais majoritairement sur le vieux continent, l’entreprise n’est pas juste une armada de foreuses à pétrole. En effet, elle est l’un des dirigeants les plus obscurs de la Françafrique.
L’entreprise
Totale est la première entreprise française en termes de chiffre d’affaires. A sa création, l’entreprise est publique et mixte. Elle est chargée de gérer les parts françaises du pétrole en Irak. En 1993, Edouard Balladur la fait privatiser. Total rachète le pétrolier belge Petrofina en 1999 et devient Total Fina ; peu de temps après, l’entreprise rachète Elf, qui prend le nom du groupe le 6 mai 2003.
L’entreprise réalise 8,4 milliards d’euros de bénéfices en 2013, ce qui est pour elle un score faible car un recul de 20%. En effet, le montant oscille généralement entre 15 et 20 milliards d’euros.
L’ogre Total
Si vous êtes en France, vous êtes déjà passé ou vous êtes déjà approvisionné aux pompes à essences de la marque. Au nombre de 4300 dans le pays, ce sont ces mêmes pompes qui déversent directement le sang de l’Afrique (et son pétrole) dans nos réservoirs à prix coûtant. Ce monstre pétrolier, bénéficie de nombreux avantages : Par exemple, le groupe ne paye aucun impôt en France, bien que ses bénéfices s’élèvent à plusieurs milliards d’euros. Le dirigeant de Total accompagne le président de la République dans la plupart de ses déplacements, là où il y’a possibilité d’exploiter du pétrole Total se doit d’être présent. Ce dernier, est le numéro un officieux de l’Etat français, dans le monde et en Afrique, la fonction qu’il occupe est bien plus importante que celle du président de la République. C’est dire tout le pouvoir du PDG de cet immense groupe.
Par ailleurs, les enjeux sont si importants que l’entreprise, plus efficace qu’une ambassade, a carte blanche pour rendre favorables les conditions d’extraction du pétrole. Un marché, quel qu’il soit, est ouvert de gré…ou de force. Ainsi Total est impliqué, de manière officieuse, dans des conflits africains. Des pressions politiques, économiques et s’il le faut, militaires, sont les outils qui assurent la pérennité du groupe et le développement de leurs bénéfices. Intérêts financiers, et donc pétroliers, et politique sont intimement liés. Le chef d’un état africain est presque contraint de céder son pétrole quasi gratuitement, sous peine de « perturbations ».
Comme l’a dit Christophe de Margerie lui-même, « Total a économiquement besoin de l’Afrique ». Evidemment. Etant le premier investisseur français en Afrique, il est, comme d’autres multinationales implantées là-bas, un investisseur duquel l’argent ne profite pas directement aux populations concernées.
Toutefois, il est vrai que Total se positionne comme une solution au chômage des jeunes. Il emploie des indigènes et des diplômés dans la diaspora, ce qui participe à son ambigüité. En effet, bien que la sachant impliquée dans les intérêts obscurs qui mènent aux guerres fratricides africaines, elle est également un acteur du continent et donc un solutionneur.
Comme une malheureuse ironie, le PDG du groupe est mort dans la nuit de lundi à mardi (21octobre 2014) dans un accident d’avion, duquel le carburant a causé un grave incendie.
Ainsi, que doit-on penser de la position de Total en Afrique ? Une structure qui vampirise et nourrit, qui broie et comble aussi quelques carences. L’ambiguïté de cette machine renvoie-t-elle encore une fois à l’incompétence des dirigeants africains en matière de politique sociale ?