Parlons d’une maladie oculaire contagieuse sur laquelle on ne communique pas assez : le trachome. Infectant dans un premier temps la paupière, il évolue vers des lésions cornéennes irréversibles pouvant mener à la cécité (déficience visuelle totale) en l’absence de traitement.
Texte très explicatif de l’OMS (Organisaion Mondiale de la Santé)
Le trachome en quelques mots c’est…
Une des maladies infectieuses les plus anciennement connues de l’humanité. Il est provoqué par le Chlamydia trachomatis – un micro-organisme – qui se transmet par le contact avec les sécrétions oculaires de la personne infectée (par des serviettes, des mouchoirs, les doigts, etc…) et par des mouches. Après des années de réinfections répétées, l’intérieur de la paupière se sclérose et elle se retourne vers l’intérieur (entropion) et les cils viennent frotter sur le globe oculaire (trichiasis) et en particulier la cornée. Si cet entropion-trichiasis n’est pas traité chirurgicalement, il entraine l’apparition d’opacités cornéennes et une cécité irréversible.
Une ampleur à écehelle mondiale
Le trachome touche environ 84 millions de personnes dont environ 8 millions ont une déficience visuelle. Il était par le passé endémique dans la plupart des pays. Il est responsable actuellement de plus de 3% des causes de cécité dans le monde. Mais le nombre de trachomateux tend à diminuer grâce au développement socio-économique et aux programmes de lutte contre cette maladie. Néanmoins le trachome continue à être hyperendémique dans plusieurs régions rurales les plus pauvres et les plus isolées d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Centrale et du Sud, d’Australie et du Moyen-Orient. Les conséquences du trachome actif apparaissent chez les adultes.Dans les zones hyperendémiques la maladie active est la plus fréquente chez les enfants pré-scolaires avec des taux de prévalence pouvant atteindre 60 à 90%. Elle frappe souvent les membres les plus vulnérables des communautés, les femmes et les enfants. Les femmes adultes ont un risque beaucoup plus grand de développer les complications cécitantes de la maladie que les hommes. Ce risque accru s’explique par le fait que les femmes passent généralement plus de temps en contact étroit avec les petits enfants, qui sont le réservoir principal de l’infection.
Systéme de prévention & traitement
Les facteurs de risque environnementaux sont le manque d’eau, les mouches, la mauvaise hygiène individuelle et collective, et la promiscuité. Une exposition prolongée à l’infection au cours de l’enfance et chez l’adulte jeune semble être nécessaire pour produire les complications qui apparaissent à l’âge adulte. Un épisode simple de conjonctivite chlamydiale aiguë n’est pas considéré comme pouvant être cécitant.
Un partenariat planétaire pour l’élimination du trachome
Une initiative mondiale pour l’élimination du trachome cécitant, appelée GET 2020, a été lancée sous en 1997 et est coordonnée par l’OMS. Grâce à cette initiative a été développée une stratégie au niveau des soins de santé primaires. Il s’agit le la stratégie « CHANCE », reposant sur des preuves scientifiques. Celle-ci se compose de la chirurgie des paupières (CH), l’antibiothérapie (A), le nettoyage du visage (N) et les changements environnementaux (CE). Les plans nationaux Vision 2020 « le droit à la vue » sont rédigés en conformité avec la stratégie « CHANCE » et les recommandations de GET 2020.