La négation des origines est un sujet dont on parle de plus en plus dans les médias et les réseaux sociaux.
Quand certains appuient le fait que les pratiques esthétiques telles que les tissages, les crèmes éclaircissantes et les défrisages sont des stratagèmes utilisés pour se rapprocher du physique européen, les assimilant donc à une négation de son propre physique, d’autres soutiennent le fait qu’il ne s’agit que de coquetterie sans aucun lien avec un quelconque malaise identitaire. Mais lorsque ces pratiques sont poussées à l’extrême, doit on les apparenter au malaise psychologique d’un individu, une négation de son appartenance ethnique ou une simple amélioration esthétique ?
La chirurgie esthétique, un message dangereux ?
La chirurgie est utilisée depuis des années pour amincir un nez trop épais chez les stars américaines. Des célébrités telles que l’actrice Halle Berry ou encore Beyonce se sont adonnées à ces pratiques. Cette dernière est régulièrement critiquée pour ses apparitions, avec la peau éclaircie, dans des publicités. Accusée d’être de plus en plus blanche avec le temps, Beyonce avait déjà fait polémique dans la publicité de L’oréal, photoshopée à l’extrême, elle affichait presque le teint d’une caucasienne.
Ici, à NOFI, nous nous demandons dans quelle mesure ces pratiques sont dangereuses ou néfastes pour un public de jeunes femmes en quête d’identité. La plupart des stars américaines noires restent des modèles pour de nombreuses adolescentes convaincues du bien fondé des choix et des opinions de leurs stars favorites. Existe-t-il un lien de cause à effet entre le gommage des traits africains des stars américaines et les pratiques esthétiques de nombreuses femmes noires à travers le monde ?
Une pratique qui n’est pas réservé aux femmes
Michael Jackson est sans doute la célébrité la plus représentative de ces pratiques. Le roi de la pop s’est, pendant de nombreuses années, adonné à la chirurgie esthétique dans l’objectif de modifier ses traits naturels. Le chanteur a, à travers le temps, vu sa peau devenir blanche, son nez s’affiner, ses cheveux se raidir. Utilisant sa maladie de peau (Le vitiligo est une maladie d’épiderme qui se traduit par des taches blanches qui apparaissent et se propagent sur la peau) comme raison du blanchissement de sa peau, c’est seulement en 1993 qu’il confiera avoir eu recours à un traitement visant à unifier son teint, au cours d’une entrevue avec Oprah Winfey. Michael avouera dans de nombreuses interviews avoir souffert de l’image qu’il renvoyait, notamment à cause de son père qui le surnommait « gros nez ». Le malaise psychologique enduré par la star, associée à une exposition médiatique prématuré a t-il prédisposé le chanteur à être en souffrance avec son propre physique ? Lors de la même interview auprès d’Oprah Winfrey, le chanteur confessera :
» Mon père se moquait constamment de moi. Je détestais ça et je pleurais tous les jours.
Il me disait que j’étais laid… J’aime beaucoup mon père. Mais je ne le connais pas. J’aimerais seulement pouvoir comprendre mon père. Il me considérait comme un enfant privilégié, et je devais être parfait en tout. Certains disaient qu’il accordait simplement de l’importance à la discipline, mais il était très sévère, très austère. Son seul regard suffisait à nous effrayer. Il y a des fois où il venait me voir, et ça me rendait malade. Je me mettais à vomir. Mais je l’aime et je lui pardonne. »
Dis moi qui tu aimes je te dirais qui tu es
A travers la vie et les témoignages de Michael Jacskon nous avons pu nous rendre compte à quel point le malaise d’un enfant peut le pousser, à l’âge adulte, à faire de mauvais choix.
Les exemples et les modèles de notre enfance, qu’il s’agisse de nos parents ou de célébrités, influenceraient d’une manière importante notre vision de nous même. Les stars américaines, par l’image qu’elles renvoient participent donc à l’éveil des consciences et des mentalités. Il est important pour tout un chacun de choisir qui nous admirons afin de choisir qui nous voulons être.