La liberté du Liberia ou l’incompréhension esclavagiste

Le mois de mai étant le mois de commémoration de l’abolition de l’esclavage, (10, 20, 22 mai…) nous nous attacherons dans cet article sur le pays qui était censé apporté espoir et liberté.

En effet, une fois la servitude des noirs achevée,  la question qui se posait était de savoir où pouvaient se rendre les hommes libres pour vivre leur vie. Pour certains, il n’était absolument pas question de rester dans le pays de leurs  tortionnaires. Le besoin de retrouver leurs racines africaines était nécessité.

Pour faire une comparaison, on peut se rappeler qu’à la sortie de la Seconde Guerre mondiale l’ONU décida de créer l’état d’Israël pour permettre aux juifs persécutés lors du conflit, d’avoir un lieu où se rassembler, un lieu d’attache. Les anciens esclaves noirs, affranchis rêvaient donc d’un endroit où ils pourraient se retrouver pour couler des jours paisibles. Et ce pays à un nom : le Liberia.

Le Libéria est un pays crée en 1822 par une puissante association américaine appelé : « société nationale d’Amérique de colonisation ». Le but de cette création est d’y installer des esclaves noirs libérés.  Les retours vers les terres se font progressivement. C’est uniquement en juillet 1946 que l’état devient indépendant. De cette indépendance naîtra des problèmes de  cohabitation avec les habitants déjà sur place.

En effet, le Libéria est riche en ressources, surtout en arbres à  caoutchouc. Mais travailler cette matière première  est harassant et épuisant. De ce fait, les américano-libériens préfèrent faire travailler les premiers habitants du pays, car ils se considèrent supérieurs et donc peu aptes à faire ces tâches. On parle beaucoup des différents peuples qui asservissent les diverses populations « noires » à travers le monde. Mais comment qualifier les peuples noirs qui asservissent leurs propres compatriotes ?  Pourquoi ce besoin de toujours avoir quelqu’un à son service pour faire les sales besognes ? Il est tout de même important de rappeler que le Libéria fut crée pour accueillir la population noire américaine qui avait subi l’asservissement lors du commerce triangulaire.

Seulement ces rapatriés correspondent uniquement à 5% de la population du pays. Un fait établi et détail important pour comprendre le funeste destin du pays. Phénomène de répétition ? On dit souvent qu’un enfant violé dans son enfance aura plus de 50% de chances de reproduire ce schéma de destruction sur un enfant de son entourage arrivé à l’âge adulte. Est-ce que les anciens esclaves seraient devenus les bourreaux ? Comment réussir à ne pas reproduire dans le futur les erreurs du passé ? Car le Libéria n’est pas uniquement connue que pour sa création salutaire qu’elle a eu pour ses occupants. Il n’est pas à l’heure de parler de l’ancien président Charles Taylor qui a lui-même plus que personne asservit son plan jusqu’à le pousser à la guerre civile en 1989.

Car non seulement il est responsable de l’amoindrissement de son pays depuis le début des années 90, mais il est aussi fautif dans le génocide qui a lieu en Sierra Léone. A partir du moment où il a commencé un échange de bon procédé avec le front révolutionnaire uni : Diamant contre armes. Ce qui aura les conséquences que nous connaissons. Charles Taylor quitte le pouvoir suite à des pressions politiques. C’est pour ce génocide massive, extermination, assassinats, viols, esclavage sexuel et conscription d’enfants soldats que le tribunal  Européen des droits de l’homme à condamné fortement  l’ancien président libérien. Il est condamné à 50 ans de prison en 2012 par le tribunal international de La Haye. A 66 ans, il devrait passer le reste de ses jours derrière les barreaux. Peine minime quand on sait qu’il a commandité directement ou indirectement la mort de millions de personnes.

Et où en est le Libéria aujourd’hui ? Est-ce vraiment le pays dont rêvaient les descendants d’esclaves pour couler de jours meilleurs ? Ils rêvaient de paix, de prospérité, de jours meilleurs. Pour le moment, depuis 1822, il n’y a eu qu’esclavagisme, deux dictateurs sanglants, paranoïaques et mégalomanes, une guerre civile dévastatrice… Le seul point positif de l’histoire serait de dire que les choses vont de l’avant,  les libériens peuvent se vanter d’avoir  eu Ellen Johnson-Sirleaf comme présidente, seule femme à ce poste en Afrique noire. Lui succédera George Weah, né le 1er octobre 1966 à Monrovia, ancien footballeur international et homme d’État libérien, devenu président de la République du Liberia depuis le 22 janvier 2018. L’avenir leur appartient.

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