Rubin « Hurricane » Carter, ex-boxeur condamné et emprisonné à tort, s’est éteint le 20 avril 2014 à l’âge de 76 ans, des suites d’un cancer de la prostate.
Par Mim’s
La vie de ce talentueux boxeur à l’avenir prometteur bascule en 1966, quand trois hommes blancs se font tuer non loin d’un night-club du New Jersey où se trouvent Rubin Carter et son ami John Artis. Ils sont arrêtés et accusés du triple meutre. Face à un jury exclusivement blanc, Rubin Carter et John Artis sont, sans surprise, condamnés à la prison à vie. La perpétuité est prononcée par deux fois, en 1967 et à nouveau en 1976. Les deux hommes nieront toujours avoir commis ces crimes.
Il faudra attendre 1985 et dix-neuf années de prison ferme pour qu’un juge fédéral réétudie le dossier et casse le second verdict prononcé, invoquant le racisme sans équivoque dans cette affaire pour seul motif de condamnation. Rubin Carter est désormais libre, mais son combat continue pour les victimes d’erreurs judiciaires à travers son association.
« Repose en paix Rubin, ton combat est achevé mais ne sera pas oublié », tels sont les mots rédigés par les membres de son association (AIDWYC). Son ami et frère JohnArtis est resté à ses côtés jusqu’au bout dans les épreuves, à savoir combats judicaires et lutte dans la maladie.
La carrière de boxeur de Carter comptabilise 27 victoires, 12 défaites et un ex-aequo en 40 combats, dont 8 KO et 11 KO techniques. Il reçoit un titre honorifique de champion de la part de la WBC en 1994
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Cette injustice en a animé plus d’un, et Rubin Carter a mobilisé les foules dans la lutte contre le racisme et les erreurs judiciaires.
L’histoire de cette légende de la boxe a inspiré Bob Dylan qui, en 1975, lui a écrit et dédié une chanson, Hurricane, et l’a rencontré en prison.
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Il en est de même pour le réalisateur Norman Jewison, réalisateur, en 1999, du film Hurricane Carter pour lequel Denzel Washington remporte le Golden Globe du meilleur acteur et décroche une nomination aux Oscars.
Aux USA, trop d’innocents sont encore condamnés à tort et le nombre de Noirs qui transitent dans le couloir de la mort est plus que significatif. Ce type d’affaires ouvre le débat sur la réouverture de dossier au moyen de l’ADN pour rétablir la vérité et libérer les innocents.
Ce qui a été refusé à Troy Davis, 42 ans, exécuté par injection léthale en Georgie en 2011, malgré la mobilisation internationale. Comme Carter, Troy Davis n’a jamais cessé de clamer son innocence.