Voici la véritable histoire de l’asservissement économique et monétaire de l’Afrique. Bien que certains d’une part accusent l’Occident et d’autre part les Africains eux même de leur propres misères, le constat est que peu de gens jusqu’ici comprennent réellement comment ni pourquoi on en est arrivé là.
Par NEO, Immigrechoisi.com
Cet article a donc pour but de donner la chronologie des bouleversements économiques et sociaux en Afrique noire, en précisant à chaque fois le contexte économique occidental. Ces précisions ont pour but simplement de replacer les événements dans leurs contextes et d’en comprendre les tenants et les aboutissants.
1. AVANT L’ARRIVEE DES EUROPEENS
Le commerce en Europe
Sans remonter jusqu’aux premières pièces d’or en Lydie au VIe siècle av. J.C., on peut retenir que le système monétaire d’étalon-or a débuté en occident au début XIXe siècle. C’est à dire que les gens faisaient jusqu’à cette époque commerce entre eux à l’aide de pièces en or. Puis apparurent les « banquiers ». L’or étant peu pratique (difficile à transporter, à stocker…) les banquiers créèrent des sortes de coffres-fort où ils stockaient l’or des gens, en échange de la monnaie papier (billets de banques) plus pratique. Ce fut plus tard au tour des royaumes et des Etats d’émettre la monnaie papier et de frapper des pièces toujours basée sur l’étalon or. Les gens confiaient donc leur or aux banques centrales, en échange de monnaie papier plus pratiques pour les échanges commerciaux.
Alors qu’est-ce que c’était l’étalon-or ? C’était tout simplement le fait que :
1/ toutes les Etats occidentaux avaient leurs monnaies, et celles çi étaient définies en or : un franc germinal valait 290 mg d’or fin (valeur qu’il a gardé plus d’un siècle), une livre 7,32 grammes d’or, un dollar 1,5 grammes d’or…
2/ toutes les monnaies et tous les billets étaient entièrement échangeables en or sur simple demande au guichet des banques.
Ainsi les monnaies avaient une parité fixe entre elles : une livre valait 25,22 francs, un dollar 5,18 francs, etc.
De plus, les banques centrales disposaient (en général, et dans les cas d’application les plus purs) d’une couverture quasi intégrale des billets, qui n’étaient alors rien d’autre qu’une forme plus commode de détention de l’or. La masse monétaire (ensemble des billets en circulation) était ainsi environ égale à la valeur du stock d’or dans les coffres. La quantité d’argent en circulation évoluait donc au rythme de l’extraction de l’or des mines.
Entre les XVIe et XVIIIe siècles, la pensée économique mercantiliste se développe en Europe. Cette théorie préconise un enrichissement national grâce au développement du commerce extérieur combiné à un rôle protectionniste de l’État qui encourage les exportations. Allant à l’encontre de l’influence de l’Église catholique romaine qui reprouvait l’enrichissement et les mécanismes inhérents au capitalisme comme le prêt (banalisé par les banquiers italiens et allemands de la Renaissance), les souverains européens avaient comme objectif d’accumuler un maximum de métaux précieux (or, argent), puisque leur masse monétaire (et donc leur économie) en dépendais.
Le commerce en Afrique
Contrairement à certains préjugés, le troc était peu fréquent en Afrique avant l’arrivée des européens. Les africains avaient mis au point trois types de monnaies : locale, régionale et internationale. Les cauris (variétés de coquillages) ont historiquement été utilisés comme monnaie entre les peuples Ouest-africain, bien avant l’arrivée des colonisateurs Européens. Lesdits cauris ont donné lieu à la création de banques de dépôt tout a fait analogues aux banques de dépôt d’or « occidentales ». Il s’agissait d’une monnaie très fiable car inimitable, et aussi rare que l’or. Les Baoulés ont longtemps utilisé les poids en or et la poudre d’or comme unités monétaires. Dans certaines régions, on utilisait également comme unité monétaire les pagnes indigo dont la valeur croissait avec l’intensité du bleu. Dans les régions centrales et australes, les africains avaient établi une monnaie-or presque similaire à celle des occidentaux.
L’Afrique noire eut ses premiers contacts avec les européens à partir du XVe siècle. Ces derniers établirent des comptoirs concurrents de la traite orientale ; d’abord pour et surtout pour faire du commerce, ensuite aussi pour la traite des esclaves noirs (destinés à l’Amérique qu’ils venaient à cette époque de coloniser). Les contacts entre Européens et Africains se limitaient donc aux cotes maritimes. Aucun européen ne s’aventurait vraiment à l’intérieur du continent, et la plupart du temps c’étaient les esclavagistes africains eux même qui capturaient les esclaves pour les « vendre » aux trafiquants Européens en échange de whisky, tissus, poudre, fusils, fers, et autre babioles.
Sur plus de 400 ans (1500-1888), des esclaves furent achetés à différents endroits des côtes africaines : Afrique de l’Ouest, Guinée, Bénin, Nigéria, Sénégal et Sud de l’Afrique, puis expédiés dans les colonies d’Amériques dont les européens tiraient leurs richesses (et leur or).
Acheteurs d’esclaves examinant la marchandise
Personne aujourd’hui ne conteste le rôle primordial de la traite dans l’extension du système de la grande plantation, dans l’essor des productions coloniales, ainsi que dans l’accroissement du commerce international de ces produits. Il est indéniable que le commerce international des produits des colonies était profitable, qu’il permit une croissance spectaculaire du trafic maritime et fit la fortune de bon nombre d’européens… jusqu’aux lois abolissant l’esclavage dans les colonies britanniques d’Amérique (1807), et plus tardivement dans les françaises (1848).
Les blancs nés et vivant dans ces colonies américaines, ne se sentant plus vraiment Européens, commencèrent peu à peu à se rebeller contre l’impôt et les taxes des métropoles, et commencèrent à revendiquer leur indépendance.
2. 1800 – 1914 : LES EXPLORATEURS EUROPEENS EN QUETE DU NOUVEAU MONDE
Au début des années 1800, L’esclavage devenant de moins en moins intéressant et l’Amérique étant déjà libre (les États-Unis s’auto-proclamèrent indépendants dès 4 juillet 1776). Dès lors, les européens, en quête de nouvelles sources de richesses, commencèrent à s’intéresser plus sérieusement au continent africain. Les explorations occidentales du continent africain et son exploitation commencèrent ainsi sérieusement à la fin du XIXe siècle.
Pendant plus d’un siècle, les Européens partirent à la découverte profonde de l’Afrique dont ils ne connaissaient auparavant que les côtes maritimes. Cette période qui commença dans les années 1800 jusqu’à la 1ere guerre mondiale peut être divisée en trois périodes :
- De 1800 à 1850 : la découverte. En 1800, les Européens connaissaient vaguement le Nord de l’Afrique. En 1935, ils avaient cartographié la plupart du nord-ouest du continent.
- A partir de 1850 : l’exploration. De laborieuses expéditions dans les années 1850 et 1860, menés par de célèbres explorateurs tels que David Livingstone, reconnurent la région des grands lacs africains et la source du Nil. Vers la fin du siècle, les Européens avaient dressé des cartes du Nil depuis sa source, des cours des fleuves Niger, Congo et Zambèze et le monde occidental réalisait maintenant les vastes ressources naturelles de l’Afrique.
- A partir de 1875 : l’exploitation. Ces découvertes de richesses marquèrent le début de la conquête impériale du continent, grâce au développement industriel de l’occident (machine à vapeur, chemin de fer, télégraphe,..). Le premier à arriver dans un territoire africain en faisait ainsi sa propriété, en dépit de la résistance les autochtones y vivant. Les Européens se mirent même à se disputer entre eux la propriété des territoires Africains. Ce qui conduit même à la conférence de Berlin en 1884 où les puissances coloniales se mirent d’accord sur le partage du gâteau africain.
Le Monopoly géant issu de la conférence de Berlin.
Ce qui s’était passé quelques siècles auparavant en Amérique se reproduisit. Dans ce second empire colonial français (le premier étant les Antilles), et notamment en Afrique Occidentale et Equatoriale Française, l’impôt devait être payé en monnaie, et en aucun cas en liquide. Les indigènes ne disposant pas de monnaie, et a fortiori pas de monnaie française dans la mesure où leur économie était basée sur autre chose, ils durent se soumettre à un travail salarié en manufacture afin de pouvoir régler l’impôt sous peine de subir brimades, vexations et humiliations en tout genre. Ce fut en plus de s’enrichir, un moyen efficace d’encadrer et de répertorier les populations africaines.
L’Allemagne renfloua ses banques avec l’or extrait des mines Sud-africaines.
Durant les premières années de la colonisation belge du Congo (1880-1908), le roi Léopold II s’empara, à titre personnel, des immenses territoires traversés par le fleuve Congo, afin de faire main basse sur ses prodigieuses richesses. Réduite en esclavage, la population subit un travail forcé, tortures et mutilations, au point qu’on estime à 10 millions le nombre d’Africains qui y périrent.
Selon l’ihistorien italien Enzo Traverso, le nombre de victimes des conquêtes européennes en Asie et en Afrique au cours de la seconde partie du XIXe siècle tourne autour de 50-60 millions.
La mise en place des systèmes coloniaux détruisit bien souvent les systèmes économiques et culturels préexistants en voulant les remplacer par les cultures importées des métropoles.
3. LA PERIODE COLONIALE
Ainsi, la masse monétaire mondiale augmentait au rythme de l’extraction d’or dans les colonies lointaines d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, ce qui a suffit à alimenter la croissance pendant plusieurs décennies, jusqu’à…
…la première guerre mondiale.
En temps de guerre, ça devenait compliqué. Les Etats occidentaux ayant de gros besoin d’argent pour la guerre (fabrication d’armes, entretien des armées, etc.) ne pouvaient emprunter. Qui serait assez fou pour prêter à quelqu’un qui ne va rien produire de rentable avec cet argent pour rembourser sa dette? C’est ainsi que les Etats occidentaux, avec la complicité des banquiers, imprimèrent de l’argent papier qui n’était garanti par aucun or physique. Ce qui contribua à dévaluer la monnaie (c’est mathématique !). Si la quantité de monnaie d’une nation était supérieure à son stock d’or, cela signifiait qu’il fallait plus de cette monnaie que par le passé pour acquérir une quantité d’or donnée. C’est ce qu’on appelle la dévaluation de la monnaie (ou l’inflation).
Le système d’étalon-or en vigueur dans les économies occidentales fut donc grandement affaibli par la guerre de 1914-1918. La suspension de la convertibilité en 1914 entraina alors une très forte inflation (de 15 % à 40 % par an en France durant la guerre par exemple). La France pris acte de ce phénomène en dévaluant sa monnaie en 1928 : un franc-Poincaré ne valait alors plus que 59 mg d’or fin – soit 80 % de dévaluation…
Entretemps, la colonisation africaine battait son plein. Les colons occupant des territoires où les échanges ne reposaient pas sur la monnaie, utilisaient un peu de tout pour le commerce dans ces régions (métaux précieux, devises étrangères, biens manufacturés, etc.). En 1939, juste avant la seconde guerre mondiale la France créa le Franc CFA (Franc des colonies françaises d’Afrique) pour faciliter le commerce dans ses colonies. La règle du jeu monétaire est simple : dans toutes les colonies, circuleront désormais des billets de nom et des graphismes différents mais de valeur respective fixe — la parité. Un franc CFA ou comoriens vaudra donc partout et toujours 2 centimes français — 1 franc français vaut donc 50 francs CFA ou comoriens. De ce fait, imprimer des Francs CFA c’était imprimer des Francs français.
Au sortir de la seconde guerre mondiale (1939-1945), c’est toute l’économie Européenne qui était foutue. En 1944, les USA détenaient 2/3 des réserves d’or mondiales et l’Europe s’était ruinée suite à la seconde guerre mondiale. Plus moyen de convertir les monnaies européennes en or que beaucoup des pays Européens n’avaient d’ailleurs plus. Vous vous souvenez que je vous ai dit au début de ce texte que la valeur d’une monnaie (telle que l’avait inventé les occidentaux) ne dépendait que de la possibilité de l’échanger en or! Sous la direction des américains, le plan Marshall pour reconstruire l’Europe fut lancé, et les accords de Bretton Wood signés (LOI DU VAINQUEUR qui existe après toutes les guerres depuis la nuit des temps). C’était le début de la concrétisation de la domination américaine sur le monde.
A Bretton Wood, l’idée des anglais qui voulaient la création d’une monnaie internationale neutre (le Bancor) à laquelle seraient rattachées toutes les autres monnaies comme ce fut le cas avec l’or, fut rejetée. Le plan des américains (tous puissants) fut adopté. Il prévoyait que toutes les monnaies seraient désormais définies en (rattachés au) dollar et que seul le dollar resterait convertible en Or (les américains possédant quasiment tout l’or du monde et produisant 50% du PIB mondial). C’est le système « d’étalon de change-or » (Gold Exchange Standard), qui se révèlera en fait être simplement un étalon-monnaie. Le taux de conversion en or se fit sur la base de 35 dollars américains pour une once d’or. Les accords créèrent également le FMI et la Banque Mondiale toujours sous l’influence américaine.
Suite à ce nouveau système, Les USA prêtèrent des milliards de dollars aux Européens pour reconstruire leurs économies (plan Marshall). Le dollar devint donc la 1ere monnaie mondiale. Tout s’achetait et se vendait désormais en dollars. Les dollars étant très demandés partout dans le monde, la balance commerciale des USA était excédentaire (ils exportaient beaucoup plus qu’ils n’importaient).
4. 1950- 1980 : DECOLONISATION, ET CREATION DES ETATS AFRICAINS INDEPENDANTS
Aucun contrôle n’ayant été instauré par les accords de Bretton Woods sur la quantité de dollars américains émissibles, les États-Unis avaient la possibilité de d’imprimer autant de dollars papier qu’ils voulaient (sans vraiment se soucier de l’équivalent en l’or). Jusqu’en 1958, il y avait rareté de dollars, tellement ils étaient demandés travers le monde. Et peu de gens se souciaient vraiment de les échanger contre de l’or. La quasi totalité des pays étrangers conservaient même leurs réserves monétaires en dollars plutôt qu’en Or.
Puis, ce qui devait arriver arriva. La situation se retourna… Tout à coup, à partir de la fin des années 1950, de nombreux pays européens ayant rétabli leurs économies, s’étant suffisamment redéveloppés, et ayant recommencé à exporter aux USA, redevinrent autonomes, et se demandèrent quoi faire de toutes leurs réserves de richesses en dollars. Entretemps, le coût de la guerre du Viêt-Nam (toujours la guerre !) et de la conquête de l’espace avaient poussé les américains à imprimer des dollars sans compter, et accéléré le mouvement de défiance envers le dollar. De plus en plus de personnes et de pays (à commencer par l’Allemagne) se mirent à demander la conversion de leurs dollars en or auprès des américains. Ce qui fit fondre dangereusement le stock d’or américain en quelques années.
En mars 1968, pour pas que tout leur Or s’en aille dans les pays étrangers qui échangeaient leurs dollars, les États-Unis décidèrent de suspendre la convertibilité du dollar en or sauf pour les banques centrales. Le 15 aout 1971, Richard Nixon alors président des USA, suspendit purement et simplement la convertibilité du dollar en or, qu’il dévalua fortement – ce fut la « fermeture de la fenêtre d’or ». Ce fut aussi la mort et l’enterrement des accords de Bretton Woods signés 28 ans plus tôt.
Le système des taux de change fixes (avec l’Or) s’écroula définitivement en 1973 avec l’adoption du régime de change flottants entre monnaies. C’est-à-dire qu’ils s’établissaient désormais en fonction des forces du marché (loi de l’offre et de la demande). Le 8 janvier 1976, les Accords de Jamaïque confirmèrent officiellement l’abandon du rôle international de l’or en tant que réserve de valeur.
Il n’y a donc, depuis cette date, plus de système monétaire international organisé. Chaque pays est donc libre d’imprimer autant de monnaie qu’il le désire (tant que gens lui font confiance et l’utilisent), ce qui conduit progressivement à une inflation généralisée. L’once d’or qui valait 35 dollars en 1971 coûte plus de 1800 dollars aujourd’hui. Les pays européens, se rendant compte qu’ils ne veulent plus prendre le risque de laisser leurs échanges commerciaux à la merci d’un mouvement spéculatif qui prendrait l’un d’entre eux pour cible, signent un pacte dans lequel ils s’engagent à flotter de concert en maintenant entre leurs devises des rapports quasi stables (+ ou – 2,5 % d’oscillation maximum).
Les pays Africains eux, ayant nouvellement acquis leur indépendance dans les années 60, sont les dindons de la farce. Au milieu de tout ça, n’ayant ni or, ni réserves de change, les africains francophones sont vus proposer après l’indépendance l’aide « généreuse » de la France, ancien colonisateur, qui les aida à créer leur monnaie à une condition : que ceux çi conservent au moins 50% de leurs réserves (à venir) dans les coffres de la banque centrale Française, et que la France seule se conserve le droit d’imprimer les monnaies Africaines et de décider de leur valeur. En d’autres termes, les Français dirent au africains « vous n’avez rien, mais comme on vous aime bien, on vous propose de garder les Franc CFA que nous avions créé pendant la colonisation. Nous allons vous aider à vous développer, à fabriquer votre monnaie et nous porter caution pour sa garantir convertibilité avec les autres monnaies, mais en échange nous garderons pour nous au moins la moitié de toutes vos réserves, et vous n’aurez jamais le droit de nous interroger dessus. Ok ? cool ! ». C’est ainsi que le « Franc CFA (pour Colonies Françaises d’Afrique )», devint le « Franc CFA (pour Communauté Financière Africaine) ». Le franc CFA jouissait donc de la « libre convertibilité » rendant constamment possible son échange avec toutes les autres monnaies grâce au Franc français.
5. 1980- à aujourd’hui : MONDIALISATION, CONSUMERISME, ARGENT DETTE…
Avec la décolonisation et la fin de la convertibilité de la monnaie en or, les économies occidentales, pour maintenir le rythme de croissance auquel ils s’étaient habitués, se mirent à imprimer de l’argent-dette qui ne reposait sur RIEN à part la promesse de remboursement. Vous avez bien lu ! Cela va faire quarante ans que l’ensemble des pays occidentaux ne fait que fabriquer de la monnaie à volonté et l’utiliser…pour consommer en promettant de rembourser plus tard.
Depuis ce détachement de la monnaie, il n’y a alors plus eu aucune limite à la création monétaire, ce qui a entrainé un endettement continuel de tous les agents économiques, alimentant des bulles financières (impossibles en régime d’étalon-or par exemple, car si la valeur de certains actif augmente, il faut détruire du pouvoir d’achat ailleurs, ce qui dégonfle rapidement la bulle…) et permettant au financiarisme de prendre son envol (il n’y a pas de spéculation financière majeure sans crédit à outrance).
De plus, il n’y a également plus eu aucun stabilisateur commercial, visant à faire cesser les déficits commerciaux, et ceux de tous les pays occidentaux (devenus hyper consommateurs et moins producteurs) ont explosé en même temps. Bien évidement, face à ces déficits, d’autres pays (producteurs) créent des excédents, et donc, logiquement, accumulent des réserves de change en dollars, à commencer par…la Chine. La Chine engrange ainsi actuellement près de 800 Millions de dollars de devises par an, qu’elle stocke précautionneusement – et sans la moindre raison réelle, car elle ne peut désormais plus faire grand-chose avec la monnaie américaine… Rappelons que dans un système d’étalon-or, la Chine aurait rapidement converti ces dollars en or ; le stock d’or américain se serait épuisé, et les États-Unis auraient réagi pour rétablir l’équilibre (en réduisant par exemple leur consommation). Aujourd’hui, ils se contentent d’émettre de nouvelles reconnaissances de dettes (fabriquer de nouveaux dollars qui s’empilent en Chine) – dettes qu’ils seront probablement incapables de rembourser… Ce qui explique d’autre part pourquoi la Chine achète à tour de bras la dettes des pays occidentaux, l’or, les matières premières africaines, etc. Elle a trop de dollars.
Certains pays africains aujourd’hui, regardent la surconsommation des pays riches, et l’accumulation des devises de la Chine croyant à un enrichissement miraculeux de ces civilisations et se demandant quoi faire…
La machine à imprimer les billets étant sous contrôle de la Banque de France, aucun pays de la zone Franc CFA n’est en mesure de créer artificiellement de la monnaie au-delà de ses stricts besoins (contrairement à ce qu’ont pu faire USA ou l’Europe), ce qui favorise une inflation très basse, menant à une certaine stabilité. Mais à quel prix ?
« Donnez moi le droit d’émettre et contrôler la monnaie d’une nation, et je n’aurais pas à me soucier de ceux qui font ses lois. » Mayer Amshel Rothschild, Banquier (1743-1812)