COMMENT L’AFRIQUE FUT PIÉGÉE (2) : origine de l’endettement des pays africains

Explication de l’endettement des pays africains.

Par Neo
ImmigreChoisi

Ce post s’inscrit dans la continuité d’un précédent article sur l’origine et le contexte historique de l’asservissement économique du continent africain. Je vous recommande de relire au préalable cet article-là, afin de mieux comprendre ce qui va suivre. Pour résumer, j’expliquais la définition de la « monnaie » et ses origines, et je présentais comment l’esclavage, puis la colonisation avaient servi à transposer les problèmes économiques et socio-politiques occidentaux en terre africaine. À partir de la fin des années 1950 (qui coïncident avec la création des États africains), le précédent article mettait l’accent sur l’évolution des politiques monétaires internationales sans vraiment détailler les conséquences sur les États africains nouvellements créés. Cette suite corrigera donc le tir, en replaçant la création des États Africains et l’origine de l’endettement dans leur contexte. Je me suis largement inspiré pour cette suite, des travaux de Damien Millet, chercheur au Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), un réseau international constitué d’experts indépendants travaillant sur la question du développement des pays du Sud.

Acte 1 : les années 60-70… free money pour l’Afrique

 

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Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis, grands vainqueurs, instaurent le plan Marshall pour la reconstruction de l’Europe. Ils investissent massivement dans l’économie européenne pour l’aider à se remettre debout, et les pays européens redeviennent très vite des partenaires commerciaux privilégiés. De plus en plus de dollars (la monnaie de référence car seule convertible en or) circulent à travers le monde, et les autorités américaines tentent de freiner les demandes de conversion de dollars en or, pour ne pas assécher leurs coffres-forts. Elles encouragent alors les investissements des entreprises américaines à l’étranger, pour éviter le retour des dollars en excès et une flambée de l’inflation chez eux. Voilà comment, dans les années 1960, au moment même où les Africains acquièrent leur indépendance, les banques occidentales regorgent de dollars (les eurodollars) pour lesquels elles sont en recherche de débouchés et d’investissements car ne pouvant les échanger en or auprès du Trésor américain. Elles les prêtent alors aux pays du Sud (Afrique et Amérique latine) qui, ça tombe bien, venant tout juste d’obtenir leur indépendance, n’ont pas un sou en poche et cherchent à financer leur développement. Tel un prisonnier ou un esclave fraîchement libéré, l’Africain a besoin de commencer une nouvelle vie, mais ne peut compter que sur la générosité de son ex-geôlier.

À partir de 1973, c’est le premier choc pétrolier. Le prix du pétrole, multiplié par cinq, apporte des revenus confortables aux pays producteurs de pétrole (principalement arabes), qui les placent à leur tour dans les banques occidentales : ce sont les pétrodollars. Là aussi, les banques privées occidentales les proposent aux pays africains, contents de s’endetter à des taux faibles. C’est la partie privée de la dette des pays africains.

Dans le même temps, la crise s’est installée dans les pays riches à cause du choc pétrolier. Les marchandises produites au Nord ont du mal à trouver preneur à cause de la récession économique et du début du chômage massif. Ces pays riches décident alors de distribuer du pouvoir d’achat au Sud, afin de les inciter à acheter les marchandises du Nord. C’est ainsi que sont mis sur pied des prêts d’État à État, souvent sous forme de crédits d’exportations. En gros, je te prête 10 millions, à condition que tu achètes chez moi des marchandises pour 10 millions… C’est la partie bilatérale de la dette extérieure des pays africains.

Le troisième acteur de cette histoire de l’endettement est la Banque mondiale, institution née après la Seconde Guerre mondiale sous l’impulsion des États-Unis, alors en position de force sur la scène internationale. Par l’intermédiaire de la Banque mondiale, les Américains qui veulent soutenir leurs alliés tels que Mobutu au Zaire (RDC) et contrecarrer l’influence soviétique sur les nationalistes africains en plein guerre froide, décident d’arroser les Africains d’argent. De 1968 à 1973, la Banque mondiale va accorder davantage de prêts que pendant toute la période 1945-1968.

La Banque mondiale incite les pays africains à emprunter, dans l’espoir affiché de financer la modernisation de leur appareil d’exportation et les connecter au marché mondial. C’est la partie multilatérale de la dette extérieure des pays africains.

Pendant ces années, l’endettement explose, mais reste encore supportable pour les jeunes pays d’Afrique dans la mesure où ces prêts leur permettent malgré tout de produire davantage, donc d’exporter plus et de récupérer des devises pour les remboursements et de nouveaux investissements.

Ces trois intervenants (banques privées, États du Nord, Banque mondiale), avec la complicité des classes dirigeantes africaines, sont à l’origine d’une augmentation exponentielle de la dette (elle est multipliée par 12 entre 1968 et 1980), précédant un tournant tragique.

Acte 2 : 1980, fermeture du robinet, la crise de la dette

 

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Comme toujours, toute chose a une fin. Après une soirée très alcoolisée vient toujours la gueule de bois du lendemain. Fin 1979, pour sortir de la crise qui les frappe, lutter contre une inflation importante et réaffirmer leur leadership mondial après les échecs cuisants au Vietnam en 1975, en Iran et au Nicaragua en 1979, les États-Unis amorcent un virage ultralibéral, tout comme l’Angleterre avec le gouvernement de Margaret Thatcher. Paul Volcker, le directeur de la Réserve Fédérale américaine, décide une forte augmentation des taux d’intérêt américains, dans le but d’attirer les capitaux et, ainsi, de relancer la machine économique américaine. Les investisseurs de toute la planète sont donc fortement incités à placer leur argent aux États-Unis. Mais quel rapport avec la dette, direz-vous ?

C’est que, jusque-là, les taux d’intérêt des emprunts accordés aux pays africains étaient, certes, faibles, mais variables et liés aux taux américains (détail extrêmement important). De l’ordre de 4 à 5 % dans les années 1970, ils augmentent brutalement avec les taux américains, et passent à 16-18 % au moins, voire davantage au plus fort de la crise, car la prime de risque devient énorme. Par conséquent, du jour au lendemain, un pays africain se retrouve à devoir rembourser trois fois plus d’intérêts. En plein milieu du jeu, les règles ont été changées de façon délibérée : le piège s’est refermé.

(Ceux qui s’intéressent à l’économie verront ici une similititude avec ce qui s’est passé avec la crise des subprimes en 2008, où on a offert aux Américains pauvres des crédits immobiliers à taux bas, mais variables et indexés sur le taux directeur de la Banque Fédérale des Etats-Unis. Du jour au lendemain, les gens ont vu leurs mensualités de remboursement exploser, les poussant à la faillite…)

Au cours des années 1970, les pays africains doivent donc se procurer de plus en plus de devises (dollars) pour honorer leurs remboursements de plus en plus lourds. Ils tentent alors de produire et d’exporter encore plus de café, cacao, coton, sucre, arachide, minerais, pétrole, etc., pour récupérer davantage de devises. Cette intensification de la production ne fait que provoquer la baisse des cours des matières premières. Vu que la demande reste stable, la surproduction entraîne mécaniquement une baisse des prix et donc des profits. Les pays africains se retrouvent pris dans l’étau de la dette sans, bien sûr, pouvoir faire face à leurs échéances. La perte de confiance pousse les investisseurs étrangers à cesser leurs investissements en Afrique, ce qui appauvrit encore plus les débiteurs africains. C’est comme quand votre banquier vous bloque votre carte bancaire, supprime votre autorisation de découvert et augmente vos agios, alors que vous avez déjà des difficultés à payer vos dettes. C’est la spirale infernale de la crise de la dette. Quelques dirigeants africains courageux comme Thomas Sankara, appellent ouvertement leur homologues africains à ne pas rembourser la dette qu’ils jugent d’ailleurs illégitime. Entre la spirale sans fin consistant à travailler de plus en plus dur pour rembourser des dettes sans fin et le défaut consistant à refuser purement et simplement de payer, chacun doit choisir son camp. C’est la fin de l’acte 2, court mais brutal.

Thomas-SankaraActe 3 : 1990, austérité et plans d’ajustements structurels

Cette crise de la dette résonne comme un coup de tonnerre dans le monde politique et économique. Plus personne d’autre ne veut prêter à ces pays qui ne peuvent (ou ne veulent) plus rembourser. Le FMI est leur seul recours. Partisan de l’option 1, qui consiste à travailler plus pour rembourser plus, il accepte d’avancer aux pays endettés l’argent nécessaire (qui permet surtout de sauver les créanciers), au taux fort bien sûr, mais à condition que le pays concerné accepte de mener la politique libérale décidée par ses experts : ce sont les fameuses conditionnalités du FMI. En un mot, la politique économique de l’État endetté passe sous contrôle du FMI et de ses experts néolibéraux. Là se situe l’apparition d’une nouvelle colonisation : une colonisation économique.

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Les mesures préconisées sont inscrites dans un Plan d’ajustement structurel (PAS), qui correspond toujours au même schéma : abandon des subventions de l’État aux produits et services de première nécessité (et donc augmentation des prix pour la population) : pain, riz, lait, sucre, combustible… ; austérité budgétaire et réduction des dépenses (moins de fonctionnaires), en général baisse drastique des budgets sociaux « non productifs » (santé, éducation…) ; dévaluation de la monnaie locale ; taux d’intérêt élevés, pour attirer les capitaux étrangers avec une rémunération élevée ; production économique et agricole toute entière tournée vers l’exportation (café, coton, cacao, thé etc.) pour faire rentrer des devises qui serviront à rembourser la dette, privatisation des entreprises publiques, etc. La pilule est très amère pour les Africains.

Par exemple, au Mali, Alpha Oumar Konaré est élu président en 1992, après la dictature du général Moussa Traoré. Sa politique est docile à l’égard du FMI et son but est le rétablissement des grands équilibres macro-économiques. Il s’applique à promouvoir les activités marchandes privées et à assainir le secteur public, comme on dit au FMI. Les effectifs de la Fonction publique passent alors de 45 000 fonctionnaires en 1991 à 37 700 fonctionnaires en 1998, et les salaires publics subissent une baisse en valeur réelle comprise entre 11 % et 18 %. La pression fiscale est passée de 8,5 % en 1988 à 14 % en 1998, tandis que les dépenses courantes sont passées de 15 % du PIB à 10,8 %. Et le gouvernement est tout fier d’en déduire que sur le plan des grands équilibres, « la politique d’ajustement a permis une amélioration notable » ! Sur les 90 entreprises publiques en 1985 au Mali, il en reste 36 en 1998, 26 ayant été liquidées et 28 privatisées. Si bien qu’en 1988, 75 % des recettes fiscales du gouvernement passaient dans la masse salariale de ses fonctionnaires, contre 27 % en 1998. Et ça continue : en 2000, audits de la Caisse de Retraite du Mali (CRM) et de l’Institut national pour la Prévoyance Sociale (INPS) et adoption d’un plan d’assainissement de leurs finances ; vente de 60 % du capital d’Électricité du Mali (EDM) ; vente de l’Hôtel de l’Amitié ; privatisation à 35 % de la Société Nationale des Tabacs et Allumettes du Mali (Sonatam), avec privatisation totale en vue ; liquidation de la Société malienne de Matériel de Travaux Publics (SLMTP), de l’Office des Relais Touristiques (ORT) et de la Société Nationale de Recherche et d’Exploitation Minière (Sonarem).

Pourtant, le niveau de vie des populations ne décolle pas pour autant. Quelques chiffres suffisent : en 1999, le taux brut de scolarisation primaire est de 56 % ; le nombre moyen d’élèves par enseignant dans le primaire est de 79 ; 27 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition ; 59 % de la population a accès à un centre de santé à moins de 15 km ; 17 % des logements sont équipés de l’eau courante et 12 % de l’électricité.

En outre, le FMI a l’habileté de faire reposer la responsabilité de ces décisions sur les gouvernements en place au Sud. Tous les ans, chaque État, tel un élève devant rendre ses devoirs à son professeur, doit établir des rapports analysant la situation économique et traçant des perspectives pour l’avenir. Dans un sens ultralibéral, bien évidemment. Les prêts et rééchelonnements divers ne sont accordés qu’à condition que ces rapports aillent dans le « bon » sens, complétés par des visites des professeurs de la Banque mondiale ou du FMI pour s’en assurer directement. En fait, les institutions financières internationales font signer par les autorités en place la liste de leurs propres revendications, pour mieux expliquer, le cas échéant, qu’elles n’ont fait qu’entériner les choix des autochtones… Le mécanisme de la dette est un mécanisme de subordination très subtil et très impressionnant.

Acte 4 : l’utilisation des sommes empruntées au Sud

Les emprunts massifs contractés par les dirigeants des pays du Sud n’ont pourtant que très peu profité aux populations. La majeure partie fut décidée par des régimes dictatoriaux, alliés stratégiques de grandes puissances du Nord. Une partie importante des sommes empruntées a été détournée par ces régimes corrompus. Ils ont d’autant plus facilement accepté d’endetter leur pays qu’ils ont prélevé au passage des commissions avec le soutien des autres acteurs de l’endettement. C’est ainsi qu’à sa mort, Mobutu Sese Seko par exemple, à la tête du Zaïre pendant plus de trente ans, disposait d’une fortune estimée à 8 milliards de dollars, équivalant aux deux tiers de la dette de son pays, sans compter l’enrichissement de ses proches.

Ainsi, la dette s’est accrue très vite, tout comme la richesse personnelle des proches du pouvoir. Ce fut également bénéfique pour les banques occidentales : l’argent prêté « officiellement » revenait en partie (et secrètement) dans leurs coffres, et pouvait être prêté de nouveau à d’autres et ainsi de suite… De plus, la fortune des dictateurs était très utile aux banques car elle leur servait de garantie. Si, soudain, le gouvernement d’un pays endetté montrait de la mauvaise volonté à rembourser les prêts contractés au nom de l’État, la banque pouvait gentiment menacer de geler les avoirs personnels secrets des dirigeants, voire de les confisquer. La corruption et les détournements ont donc joué un rôle important dans le pourrissement de la situation économique en Afrique.

Par ailleurs, l’argent qui parvenait tout de même dans le pays emprunteur a été utilisé de manière bien ciblée.

Les crédits sont allés en priorité aux méga-projets énergétiques ou d’infrastructures (barrages, centrales thermiques, oléoducs…), très souvent inadaptés et mégalomaniaques, que l’on a surnommés « éléphants blancs ». Le but n’était pas d’améliorer la vie quotidienne des populations sur place, mais plutôt de parvenir à extraire les richesses naturelles du Sud et les transporter facilement vers le marché mondial. Par exemple, le barrage d’Inga au Zaïre (RDC) a permis de tirer une ligne à haute tension sans précédent de 1 900 kilomètres vers le Katanga, province riche en minerais en vue de leur extraction. Mais cette ligne ne s’est pas accompagnée de l’installation de transformateurs pour fournir de l’électricité aux villages qu’elle survole…

Cette logique prévaut encore régulièrement, comme le prouve la construction du pipe-line Tchad-Cameroun, lancé au milieu des années 1990 et permettant d’amener le pétrole de la région de Doba (Tchad, enclavé) au terminal maritime de Kribi (Cameroun), à 1 000 kilomètres de là. Sa mise en place se fait au plus grand mépris des intérêts des populations. Par exemple, à l’origine, pour indemniser les populations des dommages causés par ce projet cofinancé par la Banque mondiale et associant Shell, Exxon et Elf, les responsables ont proposé aux villageois 3000 FCFA (4,5 dollars) par mètre carré de terrain détruit…

L’achat d’armes ou de matériel militaire pour opprimer les peuples a aussi compté dans la montée de l’endettement. Nombre de dictatures ont maintenu leur emprise sur les populations en achetant à crédit des armes, avec la complicité active ou passive des créanciers. Les populations africaines d’aujourd’hui remboursent donc une dette qui a permis d’acheter les armes responsables de la disparition des leurs, que l’on pense aux victimes du régime d’apartheid en Afrique du Sud (1948-1994) ou du génocide au Rwanda (1994). L’argent emprunté servait également à alimenter les caisses noires des régimes en place, pour compromettre les partis d’opposition et financer des campagnes électorales coûteuses (en Occident en en Afrique) et des politiques clientélistes.

Infrastructures imposées par les multinationales du Nord, aide conditionnée à la signature de contrats avec des entreprises occidentales, achat d’armes pour une répression massive, détournements et corruption, voilà à quoi ont servi les sommes empruntées pendant des décennies, au détriment des réels besoins des populations africaines reléguées au second plan.

Acte 5 : c’est le bordel!

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Dans les années 90, dans leur très grande majorité, les pays africains sont tombés sous la coupe du FMI. Mais rien n’est réglé pour autant, bien au contraire. La dette continue sa course folle, on l’a vu, et les crises financières se multiplient. Mais toujours et partout, les mêmes recettes sont imposées : de nouveaux prêts en échange d’une libéralisation accentuée de l’économie. Sauf que ces nouveaux prêts qui alourdissent la dette, ne sont pas destinés à restaurer un peu de bien-être pour les populations africaines qui, pour la plupart, continuent de manquer des besoins essentiels. Ils sont juste là pour permettre à l’État en crise de rembourser ses créanciers du Nord, souvent responsables d’investissements risqués et hasardeux…

À chaque fois, la priorité est donnée à la poursuite du remboursement de la dette.

Au milieu des années 90, les dirigeants des pays les plus riches sont particulièrement inquiets pour le système financier international. En 1996, le sommet du G7 de Lyon décide donc de lancer une initiative fort médiatisée pour alléger quelque peu la dette des pays pauvres : l’initiative PPTE (« Pays pauvres très endettés ») sous une apparence de générosité. Il est annoncé que pour bénéficier d’une remise de dette, le gouvernement d’un pays africain doit appliquer pendant trois ans un « programme de gestion » imposé par les créanciers.

Seuls les pays très pauvres et très endettés peuvent espérer de légers allègements. Ainsi, le Nigeria par exemple est très endetté, mais comme il s’agit d’un pays producteur de pétrole, il n’est pas jugé assez pauvre pour bénéficier d’un allègement. Haïti, un des pays les plus pauvres de la planète, n’est pas jugé assez endetté pour être éligible. L’Angola et le Kenya  réussissent l’examen des trois ans, mais se voient refuser un allègement car jugés « capables de rembourser finalement ». Et hors d’Afrique, les pays où vivent la plupart des pauvres de la planète ne sont pas même pas concernés : la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil, l’Argentine, le Mexique, les Philippines, le Pakistan, etc.

Aujourd’hui donc, l’Afrique qui s’éveille lentement, et tiraillée de tous côtés. Profitant d’une hausse des matières premières qui rapporte des devises, d’un niveau d’endettement par rapport au PIB très peu élevé comparé aux pays riches, et des financement à bas coût disponibles via la Chine qui regorge de liquidités, l’Afrique cherche son modèle de croissance économique. Piégée entre le socialisme et sa politique redistributive bénéfique à court terme et le libéralisme et sa politique bénéfique à long terme.

Comment espérer sortir de l’impasse financière actuelle où sont plongés à la fois les pays africains et occidentaux ? Allons-nous encore appuyer notre développement sur l’ouverture de nos marchés et l’attraction de capitaux étrangers (surtout chinois), quel qu’en soit le prix ? Allons-nous nous organiser afin de nous protéger de l’extérieur et profiter de la rente de nos ressources naturelles quel qu’en soit le prix ? Voilà la question que se pose la jeune génération de leaders africains. Voilà la question à laquelle devra répondre notre génération.

L’économiste zambienne Dambisa Moyo dans son livre « Dead Aid », ouvrait la voie il y a quelques années…

 

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