Retour sur l’histoire de David McCallum, Afro-américain, originaire de Brooklyn, inculpé à tort pour meurtre à l’age de 16 ans et innocenté puis libéré le 15 octobre 2014 après 29 années d’incarcération.
En octobre 1985, alors que lui et son ami d’enfance Willie Stuckley, âgés tous les deux de seulement 16 ans font leur virée habituelle du soir dans les rues de Brooklyn, ces jeunes adolescents sont interpellés par la police New-yorkaise et arrêtés pour le meurtre de Nathan Blenner 20 ans, dont le corps a été retrouvé transpercé d’une balle en pleine tête dans un parc de Bushwick.
Suite à un interrogatoire musclée des policiers qui se rapprochait plus de la torture, les jeunes présumés David et Willie finissent, sous la contrainte, par faire des aveux, s’inculpant mutuellement du meurtre de Nathan. Bien qu’ils se soient rétractés par la suite, il était déjà trop tard, la condamnation avait déjà pris effet. Alors que ces derniers n’arrêteront jamais de clamer leur innocence, Willie, le meilleur ami de David McCallum ne survit pas à cette épreuve qu’est la prison et finira par s’éteindre en 2001 au bout de 16 années d’incarcération.
La donne commence à changer quand l’ancien champion de boxe Rubin « Hurricane » Carter, lui même victime du système, médiatise cette histoire en écrivant des lettres ouvertes à la justice américaine. Deux mois avant sa mort, Rubin Carter stipulait que le plus grand regret de sa vie était de savoir David McCallum encore prison. Toujours dans cette lancée médiatique, le réalisateur Ray KLonsky effectue un documentaire sur le condamné qui a été diffusé cet été en juin 2014 et qui pour beaucoup, a été l’objet de poids qui aura réellement fait pencher la balance. Suite à la réouverture de l’enquête, une analyse à postériori de l’ADN des deux jeunes présumés coupables aura permis de les innocenter et de prouver qu’ils n’étaient dans aucune manière présents sur la scène de crime.
C’est un David McCallum en sanglot qu’on a vu suite à la proclamation du verdict final le 15 octobre 2014. Celui-ci, réconforté par sa mère et ses proches qui avaient fait le déplacement, a émis une une pensée pour son ami et compagnon de galère Willie Stuckley mort 14 ans auparavant.
Il s’agit là du 10e cas de ce type traité depuis le début de l’année 2014 et ce ne sera probablement pas le dernier. Pour ce qui est de David McCallum il a été exonéré par l’État mais on se doute bien que tout l’argent du monde ne remplaceront jamais plus du 2/3 d’une vie privé d’existence.