L’histoire de l’Amistad n’est pas le seul exemple de révolte d’esclaves sur le bateau qui les emmènent en enfer. Certains soulèvements sont moins connus car radicalement réussis, les captifs ayant réussi à retourner en Afrique
Quand on pense à une révolte d’esclaves sur un bateau négrier, c’est l’histoire de Joseph Cinque et de ses frères de l’Amistad qui nous vient à l’esprit. Capturés en Afrique de l’Ouest et embarqués comme esclaves pour Cuba, les prisonniers se détachent, prennent le contrôle du bateau, et une fois à terre, au terme d’un procès interminable qui dure des années, sont déclarés libres et parviennent enfin à repartir en Afrique.
Le dénouement de l’histoire ayant lieu aux États-Unis, on peut se dire que si Cinque et ses frères ont obtenu le droit de repartir sur leur terre, c’est bien sûr grâce à leur détermination, mais surtout parce que les Blancs l’ont bien voulu. Et que même si cette histoire s’est « bien » terminée, ce sont les Blancs qui ont eu le pouvoir de décider de la vie de ces captifs noirs et qu’en l’occurrence ils ont choisi d’être généreux (!). Rappelons que l’épisode Amistad a eu lieu en 1839, donc peu de temps (25 ans) avant l’abolition.
Ici, l’histoire est différente : pour commencer, elle a lieu en 1730, en pleine époque de la traite. Et là, les Noirs ont pris le contrôle et ne l’ont plus lâché. Demi-tour, direct ! Les Négriers, eux…
Environ 96 Africains, à bord du bateau négrier Little George, se sont libérés de leurs chaînes et ont maîtrisé tout l’équipage. Les marins qui n’ont pas été tués furent enfermés dans leurs cabines. Dès lors, rien n’a empêché le voyage du retour. Les rebelles noirs naviguèrent pendant neuf jours et débarquèrent sur la côte occidentale de l’Afrique en 1730. ;))
Deux ans plus tard, c’est le capitaine du William qui est tué par ses prisonniers noirs et tout l’équipage balancé dans les eaux de l’Atlantique. Les rebelles ont alors dirigé le bateau vers leur terre natale en Afrique. ;))
Hommage à nos ancêtres, à leur rage et leur courage.