2Pac, Tupac Amaru Shakur , The Don Killuminati, Makaveli… Bref je pense que vous avez ne serait-ce qu’une vague idée de qui est le personnage.
Non ? Qu’à cela ne tienne, c’est un peu le but de ce petit article, vous faire (re) découvrir le monsieur et, surtout, tenter d’expliquer pourquoi, dix-sept ans après sa mort, Tupac est toujours largement considéré (avec raison) comme le « Greatest Of All Time ».
Déjà, ne soyez pas étonnés par le parti pris, c’est fait exprès, ne pratiquant pas la langue de bois, je ne vois pas pourquoi cacher ma préférence pour Pac mais bon, on abordera le sujet un peu plus tard.
Un passionné d’art
Brièvement, Pac est né un bel été de juin 1971, d’un père et d’une mère anciens membres du Black Panther Party. En dehors du fait d’avoir poussé dans un environnement où il était entouré de criminels notoires, le jeune Shakur a plutôt eu une enfance « normale ». Membre d’une troupe de théâtre avec laquelle il aura sa première expérience scénique, le jeune Pac rejoindra la Baltimore School for the Arts, où il étudiera la comédie, la poésie, le jazz et le ballet lorsque sa famille quittera Harlem pour Baltimore (mais oui… 2pac vient de la Eastcoast chers amis). Vous avez bien lu : le ballet.
Aussi surprenant que cela puisse paraître 2pac était un passionné d’art, bouquins et autres « food for thoughts ». son « persona » aura certainement été influencé par ses lectures comptant des noms comme Malcolm X, Maya Angelou, Alex Haley, Erlene Stetson, Sun Tzu, Niccolo Machaveli, ou encore Lorraine Hansberry, auteur du livre ayant inspiré la première pièce de théâtre dans laquelle il jouera, à 12 ans, A Raising Sun. Star du rap et du cinéma Cette petite digression biographique était nécessaire tant, à mon sens, l’environnement dans lequel Pac a grandi se ressent dans son écriture et son héritage. Déménagement en Californie en 1988, Young Pac intègre le cours de poésie de Leila Steinberg qui deviendra la première manager de celui qui sera une icône générationnelle et d’un genre musical tout entier.
La rencontre entre les deux marquera le tournant décisif de la carrière de Young Shakur. Steinberg l’introduira à l’un des meilleurs A & R de l’histoire du rap Atron Gregory, Road Manager de Digital Underground, Mc Smooth, Above The Law, ces derniers étant les créateurs du son gangsta rap, et non Dr Dre, comme les trois quarts des gens peuvent le penser. Non content de dominer les charts, Young Pac, à partir de 1991, se lance aussi dans une carrière au cinéma. Ayant, durant l’enfance, pratiqué les arts scéniques, c’est seulement à moitié surpris que le public le retrouvait alors dans Nothing But Trouble dans lequel il jouait son propre rôle. Mais ce seront vraiment les trois films suivants qui vont asseoir le talent de comédien de 2pac : Juice, Poetic Justice, et enfin Above the Rim. D’autres films suivront, mais principalement sortis après le décès de celui qui sera parvenu à devenir une énorme icône générationnelle.Le reste de l’histoire de Pac, je prends le risque de considérer que vous en connaissez un minimum, dans le sens où l’impact de la discographie du monsieur aura été énorme. Cinq albums solo sortis avant son décès entre 1991 et 1996, 6 sortis à titre posthume entre 1996 et 2006.
Personnellement pour les albums posthumes je m’arrête en 2002 avec Better Dayz, dernier album posthume de Pac que je considère de qualité, Loyal to the game et Pac’s Life étant, pour moi, une tentative de ses ayants droit de transformer feu The Greatestest en vache à lait. Je disais plus haut que Tupac Shakur reste considéré par beaucoup comme le « G.O.A.T » (Greatest Of All Times). À tel point, d’ailleurs, que lorsque sont interrogés la plupart des Emcees aujourd’hui, le nom de Pac revient beaucoup comme étant LE greatest, sinon la principale influence. Peut-être devrais-je préciser que je fais référence aux rappeurs actuels ayant plus de 25 ans…
C’est beau de faire des déclarations coup de poing comme celle-ci, encore faut-il pouvoir défendre cette opinion, exercice auquel je vais m’essayer. Une discographie inégalée dans le hip-hop Aujourd’hui encore, alors que la taille du marché est clairement supérieure à celle des années 90, peu d’artistes peuvent se vanter d’avoir le même CV que Tupac. En effet, le monsieur comptabilise 5 albums dans le top des meilleures ventes d’albums hip-hop aux USA. Plusieurs de ses sorties auront fait multiple platinum (millions de ventes), All Eyez On Me (11 x Platinum) et The Greatest Hits (10 x Platinum) venant chatouiller le record encore aujourd’hui détenu par Outkast, avec plus de 10 millions de ventes d’albums à une époque où, concrètement, une vente signifiait se déplacer chez un disquaire pour se procurer la galette. Me Against The World sera d’ailleurs largement considéré comme son album thématiquement le plus abouti, le titre phare éponyme, lors de l’investiture du président Obama, aura d’ailleurs permis une mise en contexte des textes de Shakur.
The Greatest Of All Times
Je terminerai ce petit papier en disant ceci. Le titre de « Greatest Of All Times » a été brigué par beaucoup et à travers les époques, certains des contestants étant plutôt méritants, Big, Jay, LL, Le Wu, Eminem… pour n’en citer qu’une poignée. Néanmoins, encore aujourd’hui, peu auront eu l’impact d’un Pac sur la culture globale du genre, laissant une empreinte indélébile de part l’engagement de ses textes chargés politiquement et de messages sociaux. Peu auront su véhiculer à ce point les frustrations et colère d’une catégorie sociale entière. De l’avis de beaucoup le spectre 2pac est aussi principalement dû à la cristallisation du personnage après sa mort le hissant au rang de légende, comme Biggie Small me direz-vous. Seulement, tous les rappeurs décédés ne comptent pas dans leur CV près d’une demi-douzaine d’albums plusieurs fois platinum, une carrière au cinéma dans de vrais rôles de composition à faire rougir les How High et autres Friday. Si vous ne connaissiez pas 2Pac, la rédaction espère que ce petit papier vous aura donné l’envie de vous plonger dans la découverte de son catalogue particulièrement fourni. Ça vous laisse de quoi faire en attendant notre prochain focus sur un autre pilier de la culture hip-hop et noire américaine, Martha Cooper.
http://nofi.fr/2014/10/tupac-amaru-shakur/1557
