L’équipe de rédaction NOFI a rencontré Stéphane Tiki, jeune leader politique, secrétaire national de l’UMP, délégué à la jeunesse.
Par SK,
Ce jeune d’origine camerounaise est un sarkozyste convaincu et fier de le revendiquer. Depuis son arrivée en France, en 2005, il s’est engagé à l’UMP avec l’envie de changer la France et de contribuer à la rendre plus agréable pour tous. Egalement auto-entrepreneur, depuis peu, ses activités militantes ne s’en trouvent pas moins intenses. Entre deux réunions du parti, il a accepté de nous raconter son parcours, son engagement et son amour pour la France
AVEC LE RETOUR DE NICOLAS SARKOZY, QUELLES SONT LES NOUVELLES DIRECTIVES DE L’UMP ?
Tout va se jouer à l’issue des élections internes. Le parti doit se décider entre trois courants : Lemaire, Mariton, Sarkozy. Les élections se tiendront jusqu’au 29 novembre et l’UMP aura la ligne du vainqueur. Pour l’instant, on a des hommes charismatiques comme, Alain Jupé, François Fillon, Jean-Pierre Raffarin, qui ont tous étés premiers ministres et sont à la tête du parti. L’UMP fonctionne bien et sera toujours basé sur des valeurs claires telles que le travail, le mérite, la liberté d’entreprendre, la Justice…
ON PEUT VOIR SON RETOUR COMME UNE ALTERNATIVE (URGENTE) AU GOUVERNEMENT ACTUEL, POURTANT LES ELUS DU PARTI ONT EGALEMENT EU A S’EXPLIQUER DE MALVERSATIONS RECEMMENT (AFFAIRE BYGMALION, AFFAIRE DES ECOUTES…)
Je pense qu’il est essentiel de rassurer les français. Il ya eu des affaires c’est mais, tant qu’une personne n’a pas été condamnée, elle est innocente. Jean-François Copé n’a pas été condamné, Nicolas Sarkozy est toujours innocent, il n’a jamais été condamné, comparé à d’autres politiciens du parti au pouvoir...
Après, même si des personnes de l’UMP avaient été condamnées, ce serait une goutte d’eau dans l’océan, à raison d’une ou deux personnes sur 320 000. On ne peut pas remettre en cause tout un parti parce que quelqu’un aurait fait une erreur. Je crois fermement au principe de présomption d’innocence, donc tant que quelqu’un n’est pas condamné, il est innocent.
Il faut bien séparer les personnes, les affaires et laisser la justice travailler tranquillement. C’est important de dire qu’on est là pour servir les gens et non pas se servir ; que si on fait de la politique c’est parce qu’on aime les gens. Les socialistes, qui adorent faire des leçons de morale, ont du mal à se les appliquer à eux-mêmes. La preuve en est qu’aucune des promesses de François Hollande n’a été tenue et que les affaires impliquant les hommes du gouvernement sont aberrantes. Je pense à l’affaire Thomas Thévenoud ou à Jérôme Cahuzac…
EST-CE QU’AUJOURD’HUI L’UMP EST PLUS SOUDE ? CAR DE NOMBREUX CLIVAGES SE SONT FAIT RESSENTIR AU SEIN MEME DE LA FAMILLE
Oui, il y’a des rivalités mais c’est normal parce que les gens ont des ambitions quant à l’avenir de la France. Qui n’en n’a pas ? Mais l’intérêt du pays passe avant tout, celui des français et des françaises aussi. Ces rivalités ne sont absolument pas insurmontables, la preuve en est que chacun est prêt à faire le travail, comme lors des élections municipales par exemple. Nous travaillons ensemble, main dans la main car, nous sommes là pour servir les français qui, aujourd’hui, ont des problèmes. Nous devons jouer notre vrai rôle de parti de l’opposition et apporter des solutions à nos concitoyens. Tout cela a un intérêt collectif.
EN TANT QUE SECRÉTAIRE NATIONAL DU PARTI ET DELEGUE AUX JEUNES POPULAIRES, CONSTATEZ-VOUS UN NOUVEL ENGOUEMENT DE LA JEUNESSE POUR L’UMP ET POUR NICOLAS SARKOZY ?
Il y a énormément d’adhésions à l’UMP, et surtout dans le climat actuel. On compte 2000 adhésions supplémentaires depuis vendredi dernier avec le retour de Nicolas Sarkozy. On sent une réelle demande de changement. Les gens vivent mal aujourd’hui, François Hollande avait dit que la France se porterait mieux avec lui. Finalement c’est pire. C’est pour cela que la droite a gagné toutes les élections partielles depuis 2012, sauf, une remportée par l’UDI, et les élections municipales. Les gens se rendent compte que le seul parti qui apporte des solutions crédibles c’est l’UMP.
VOUS ETES UN SARKOZYSTE FIER DE L’ETRE, UN JEUNE INVESTIT DANS LA POLITIQUE FRANCAISE. COMMENT PERCOIT-ON LES CHOSES EN TANT QUE NOIR, AFRICAIN, LORSQU’ON ACCEDE A CE MILIEU ?
Je suis arrivé en France en 2005, j’ai une double culture avec une double façon de voir les choses. Ça ne change rien, je ne rencontre aucun problème à ce niveau-là. J’aime énormément la France, comme j’aime d’ailleurs le Cameroun, pays dans lequel j’ai grandi. Chacun est libre de son histoire, de ses coutumes. Nicolas Sarkozy a des origines hongroises, cela ne l’a pas empêché de se mettre au service des français. Ceci montre qu’on peut avoir des gens d’ici ou d’ailleurs, comme dans le football, ou la musique et que ces gens d’origines diverses apportent beaucoup à la France. La couleur de peau importe peu, ce qui compte c’est d’aimer la France et de savoir ce qu’on attend d’elle et comment y contribuer. Moi je suis patriote, j’aime la France. L’UMP c‘est le parti du mérite, le poste que j’occupe est une opportunité de faire le job et j’en suis ravi.
VOUS A-T-ON DEJA FAIT DES REPROCHES PAR RAPPORT A VOTRE POSITION ?
Je ne peux pas être juge et parti mais en tout cas, les gens peuvent avoir des réactions plutôt parce que je suis à droite. Sinon, dans l’ensemble, ils sont plutôt admiratifs du parcours. Je vais peut-être en choquer certains, mais, je suis contre toute discrimination positive, je considère qu’on n’est pas là pour être des gadgets qu’on place au hasard. Je suis pour le mérite, le travail, la récompense. Si quelqu’un de n’importe quelle couleur est là pour le travail, alors il l’a mérité. J’ai été l’un des premiers jeunes à avoir un rendez-vous en tête-à-tête avec Nicolas Sarkozy, ce qui montre bien que les a priori sur la droite sont infondés. Il a pris du temps pour me rencontrer parce qu’il m’a trouvé compétent et dynamique.
Je suis contre cette fausse idée d’instrumentalisation des minorités. Si on prend Rachida Dati, elle a été garde des sceaux, donc au sein d’un ministère régalien. Etre ministre est un privilège, donc ce n’était pas qu’un gadget. Et quand bien même ce serait pour donner une image, pourquoi d’autres ne l’ont pas fait, ils ont attendu Nicolas Sarkozy pour la donner ? Au moins, certains ont eu le courage d’en donner une, si image il y’a. Pour ma part, je ne pense pas que cela soit une réalité, c’est le travail qui compte. Si vous aimez votre pays, vous faites au mieux pour lui.
AU NIVEAU AUQUEL VOUS ETES, CROYEZ-VOUS REELLEMENT EN UNE INTEGRATION DE LA JEUNESSE, TOUTES ORIGINES CONFONDUES, AU SEIN DE LA FRANCE
Moi je leur dit, « engagez-vous », c’est possible. Je viens du Cameroun, je suis arrivé seul, mes parents y sont encore et je ne suis pas « fils de », aucun contact ni piston. Tout a commencé dans ma fac, à Tolbiac, à force de tractage, de collage, de débats et de réflexions. Depuis un an je suis secrétaire national de l’UMP, cela montre que tout est possible tant qu’on se donne les moyens d’y arriver. Il faut avoir le courage et être téméraire, pas seulement en politique mais dans tout ce qu’on entreprend. Rien n’est facile mais on doit se relever et toujours combattre. Je suis quelqu’un de droite et très heureux et fier de l’être.
ET VOUS, QUELLES SONT VOS NOUVELLES ASPIRATIONS A PRESENT ? SI VOTRE PARTI REVENAIT AU POUVOIR EN 2017, QUEL POSTE VOUS VERRIEZ-VOUS OCCUPER ?
Ça va vous paraître langue de bois mais, je n’ai pas de projets en particulier. Je veux continuer à aimer et à aider la France ainsi que ma famille politique, m’investir pour elle. J’espère que ma boîte fonctionnera et que de ce côté je réussirai. Sinon, je considère que ce que je vis aujourd’hui est déjà une chance incroyable, je vais continuer à défendre mes valeurs et mes idées aux côtés de ceux pour qui je me suis engagé. Je soutiens Nicolas Sarkozy et serai à ses côtés, je suis à ceux de Rachida Dati depuis 2008.
Si on s’était rencontrés en 2007 et que vous m’aviez demandé quel était mon projet, jamais je ne vous aurai dit que j’aspirais à être secrétaire national de l’UMP. Je ne vous l’aurai pas dit parce que jamais je n’aurai pu l’envisager, l’important c’est de faire le job du mieux qu’on peut et ce qui doit arriver arrivera. Je prends ce qui vient, tout en sachant que la mangue ne tombe pas du ciel (rires).
QUELLES RELATIONS ENTRETENEZ-VOUS AVEC LE CAMEROUN ?
Je n’y suis pas retourné depuis longtemps, avec grand regret. La vie politique est faite de rencontres, de meetings, je n’ai pas beaucoup de temps. Je fais déjà de la politique en France donc je ne peux pas en faire au Cameroun mais je serai ravi d’y retourner dès que j’en aurai l’occasion.
CE TRAVAIL QUE VOUS FAITES EST BÉNÉVOL ET TRES PRENANT, COMMENT LE FAITES-VOUS COINCIDER AVEC VOS ACTIVITES PROFESSIONNELLES ?
Je travaille beaucoup mais quand on le fait avec le cœur on ne compte pas ses heures. Je le fais avec plaisir. C’est bien de voir les gens, de discuter avec eux, on ne sait jamais tout et on apprend énormément au contact des autres. Moi, je me suis engagé en politique parce que j’aime les gens, être à leur service. Je pense que la proximité est très importante. Après, assumer moi-même mes frais de déplacement prouve également ma motivation.