Le 15 septembre 1963, une bombe placée dans une église servant de base dans la lutte contre la ségrégation explose et tue quatre jeunes filles noires. Lors du procès, les poseurs de bombe, membres du Ku Klux Klan, s’en sortirent avec une peine légère. Il fallut attendre 2001 pour que le dossier soit rouvert.
L’attentat raciste de Birmingham
Dans les années 60, la ville de Birmingham en Alabama était connue pour être l’une des villes les plus ségrégationnistes des États-Unis. Les agressions et les violences envers la communauté noire se multipliaient et étaient rarement condamnées par la justice. Les membres du Ku Klux Klan profitaient du laxisme des autorités pour multiplier les crimes. Le 15 septembre 1963, une église baptiste de Birmingham est la cible de l’un de ces crimes. A 10h22, une explosion dévaste le bâtiment qui accueille un professeur et 80 adolescentes. Le constat est lourd : quatre jeunes filles retirées des décombres, la bombe était dissimulée sous un escalier.
Trois suspects membres du Ku Klux Klan furent arrêtés 15 jours après l’attentat. Il s’agit de Robert Chambliss, John Wesley Hall et Charles Cagle. Les trois hommes avaient été aperçus près de l’église après l’explosion. Les tribunaux sous le joug du gouverneur ségrégationniste George Wallace condamnèrent les trois individus à six mois de prison. Il ne fallut pas longtemps pour que la population, choquée par ce verdict, manifeste afin que justice soit rendue. Le FBI, sous pression, identifia les quatre auteurs de l’attentat : Robert Chambliss, Thomas Blanton Jr, Bobby Frank Cherry et Herman Frank Cash, membres du Ku Klux Klan. Mais le directeur du FBI, J. Edgar Hoover fit disparaitre les preuves de leur culpabilité.
Il fallut plusieurs années pour que le dossier refasse surface. Chambliss ne fut condamné à la prison à perpétuité qu’en 1976. Le dossier retomba dans l’oublie sous l’influence des hauts dirigeants de l’époque. Plusieurs années après Herman Frank Cash décéda, et Thomas Blanton et Franck Cherry restèrent libre pendant presque quarante ans. C’est seulement en 2001 que Blanton fut jugé et condamné à perpétuité. Cherry plaida l’irresponsabilité mentale mais fut malgré tout jugé en 2002 et condamné à perpétuité grâce aux témoignages de son ex femme et de sa petite fille. L’impact de la ségrégation et du racisme sur la justice et la société américaine aura fait de cette affaire l’une des plus longues des Etats-Unis. Les coupables de l’attentat auront finalement été jugés et comdmanés pour leur crime, même après le bénéfice de 40 ans de liberté.
Source : users.skynet.be/dosscrim/blantonetcherry-/index.html